Le feu qui a ravagé le massif des Corbières a parcouru au total 16.000 hectares, détruit 36 maisons et brûlé plus d'une vingtaine de hangars agricoles. Si les vignes sont globalement assurées, les effets différés de l'incendie sur le raisin, entre exposition prolongée aux fumées et dispersion de produits retardants pour lutter contre la propagation des flammes, laissent un angle mort à l'indemnisation

Un Bombardier Dash 8-Q400 de la Sécurité Civile, dispersant du produit retardant près de Fontjoncouse, le 6 août 2025 ( AFP / LIONEL BONAVENTURE )
Pendant que les pompiers s'affairent toujours à éteindre définitivement le brasier, les viticulteurs de l'Aude touchés par l'incendie géant du massif des Corbières espèrent "un fonds d'urgence" pour indemniser les pertes non couvertes par les assurances, a indiqué mardi 12 août le vice-président de la FNSEA, à deux jours de la venue de la ministre de l'Agriculture.
"Les remontées de terrain font état de 1.000 à 1.500 hectares fortement impactés (...) c'est-à-dire avec des pertes de fonds, des perte de récoltes, des vignes qui ont reçu du produit retardant, qui ont été exposées pendant plusieurs jours à de la fumée", a déclaré mardi à l'AFP Jérôme Despey, aussi viticulteur et président du conseil spécialisé Vin et Cidre de FranceAgriMer.
Selon lui, les viticulteurs ont une "attente forte" concernant la venue jeudi de la ministre Annie Genevard dans l'Aude pour soutenir la filière et faire un bilan des dégâts.
Appel à la "solidarité nationale"
"Les vignes détruites sont pour la plupart assurées. Les pertes liées à une non conformité des vins à cause de la fumée ou du retardant, ça, les assurances ne prennent pas a priori" , a-t-il ajouté.
Les viticulteurs demandent un "fonds d'urgence", Jérôme Despey appelant la ministre à se "tourner vers l'indemnité de solidarité nationale (ISN)", un fonds prévu pour indemniser les agriculteurs non couverts par une assurance multirisque en cas de pertes liées à des aléas climatiques.
M. Despey a aussi évoqué "une enveloppe pour les prises en charge de cotisations sociales" et "un dégrèvement de la taxe sur le foncier non bâti" pour les viticulteurs concernés. Il souhaite aussi qu'ils puissent compléter leur production en achetant en dehors de leur exploitation des moûts ou des raisins "au-delà des 5% autorisés lorsqu'il y a un aléa climatique" pour ne pas "perdre des parts de marché".
Le feu maîtrisé dimanche soir a parcouru 16.000 hectares, détruit 36 maisons et brûlé plus d'une vingtaine de hangars agricoles, selon la préfecture. Jérôme Despey, qui sera présent dans l'Aude jeudi, attend "des solutions pour savoir comment l'État peut répondre à ceux qui vivent un drame et malheureusement qui vivent un drame depuis plusieurs années (...) avec des pertes de potentiel de production liées à des sécheresses à répétition, à des canicules à répétitions et, maintenant, avec un incendie majeur (...) Il faut que l'État soit au rendez-vous pour un département qui est profondément sinistré".
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