( AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN )
ArcelorMittal affirme rester engagé "pour (sa) décarbonation en Europe", en attendant des réponses de Bruxelles pour prendre ses décisions finales d'investissement.
ArcelorMittal pointe "une concurrence extra-européenne déloyale". Ce lundi 25 novembre, le sidérurgiste a demandé à l'Union européenne de protéger la compétitivité de l'acier européen, mettant dans la balance ses projets de décarbonation sur le continent et des milliards d'euros d'investissements à la clé.
Le groupe attend des garanties de l'Europe sur trois points : elle souhaite connaître le détail d'un "plan acier" en discussion à Bruxelles et au menu d'un "conseil compétitivité" prévu jeudi. ArcelorMittal réclame par ailleurs un "mécanisme d'ajustement carbone aux frontières efficace", ainsi que des "mesures de défense commerciale plus robustes", selon une déclaration transmise à l'AFP.
Des projets de décarbonation à environ 1,8 milliard d'euros
Rien qu'en France, les projets de décarbonation du groupe s'élèvent à environ 1,8 milliard d'euros, dont 850 millions d'euros d'aides de l'Etat français validées par l'Europe, si les projets sont effectivement réalisés. Le groupe a des projets de ce type chez trois voisins de la France : l'Europe a validé 1,3 milliard d'euros d'aides publiques de l'Allemagne, 460 millions d'euros de l'Espagne et 280 millions d'euros de la Belgique. "Le marché dans lequel nous opérons est difficile, et les nombreuses incertitudes politiques et réglementaires impactent fortement notre industrie", a déclaré le groupe, évoquant "une concurrence extra-européenne déloyale".
Il affirme cependant rester engagé "pour (sa) décarbonation en Europe", en attendant des réponses de Bruxelles pour prendre ses décisions finales d'investissement. "Il s'agit d'investissements de plusieurs milliards d'euros, qui vont façonner l'avenir de notre groupe pour les décennies à venir", qui justifie ainsi sa prudence pour "prendre les bonnes décisions" pour l'avenir. Le groupe ArcelorMittal s'est fixé l'objectif de réduire ses émissions de CO2 de 35% d'ici à 2030 en Europe (-25% pour le monde), un objectif toujours affiché ce lundi sur le site internet du groupe pour la France.
"Pour moi, Mittal est en train de jouer un coup de poker au niveau de la Commission européenne. Il est en train de mettre la pression maximum avec les dizaines de milliers d'emplois derrière", a déclaré ce lundi à l'AFP Gaëtan Lecocq, secrétaire général de la CGT à ArcelorMittal Dunkerque. Le contexte social est tendu au sein du groupe : un CSE doit se tenir ce lundi après-midi à Reims, concernant des projets de fermeture de deux sites, les centres de services de Reims et Denain (Nord), où environ 130 emplois sont menacés en tout.
3 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer