La présidente de la BCE Christine Lagarde au siège de la Banque centrale
Les droits de douane promis par le président américain Donald Trump demeurent voilés d'incertitude et leur impact dépendra de leur durée, de leur ambition, et d'éventuelles négociations, a déclaré mercredi Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE).
"Cela sera négatif pour le monde entier et la durée de cet impact variera en fonction de la portée, des produits visés, de la durée et de négociations, ou non", a déclaré la dirigeante à l'occasion d'une interview accordée à la radio irlandaise Newstalk.
"N'oublions pas que très souvent, ces escalades tarifaires, parce qu'elles s'avèrent néfastes même pour ceux qui les infligent, poussent à la négociation puis à la suppression de certaines de ces barrières", a ajouté la présidente de la BCE.
"Je ne pense pas avoir jamais mentionné le mot 'incertitude' autant de fois qu'au cours des dernières semaines, parce que nous ne savons tout simplement pas, à ce jour qui est censé être le jour de l'annonce, ce que l'accord (avec les États-Unis) comprendra pour le reste du monde", a résumé Christine Lagarde.
"La prévisibilité est très rare en ce moment."
Une grave perturbation du commerce mondial pourrait entraîner une hausse de l'inflation de plusieurs points de pourcentage au cours des premières années, tandis qu'un "découplage léger" aurait un impact inférieur à 1% mais qui pourrait prendre des années à se dissiper, a prévenu mercredi Isabel Schnabel, membre du conseil d'administration de la BCE.
"Les États-Unis sont si importants que ce qui se passe aux Etats-Unis peut avoir une influence sur nos décisions."
La Maison blanche a fait savoir que Donald Trump s'exprimerait mercredi à 16h00 (20h00 GMT) lors de ce qu'il a appelé le "Jour de la Libération" (Liberation Day) devant marquer le lancement d'une politique commerciale présentée comme favorable aux consommateurs et produits américains.
Christine Lagarde a par ailleurs salué le travail de la BCE sur l'inflation.
"Nous sommes maintenant très proches de l'objectif (d'inflation), donc le processus de désinflation est bien engagé (...) mais nous sommes assez satisfaits du travail que nous avons accompli", a résumé la dirigeante.
(Rédigé par Padraic Halpin, version française Corentin Chappron, édité par Augustin Turpin)
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