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A Munich, le vice-président américain s'en prend aux démocraties européennes
information fournie par Reuters 14/02/2025 à 17:34

Le vice-président américain J.D. Vance a fustigé vendredi lors de la Conférence de Munich sur la sécurité la censure exercée selon lui par les gouvernements européens contre la libre expression et contre leurs opposants, en abordant à peine le dossier ukrainien sur lequel il était particulièrement attendu.

Le bras droit de Donald Trump a surpris son auditoire, composé de responsables politiques, de diplomates ou de hauts gradés, en minimisant le risque d'ingérence politique de la Russie en Europe, à l'instar de son nouveau mentor.

Il a au contraire opté pour un ton agressif à l'adresse des dirigeants européens, leur reprochant d'avoir peur de leurs propres peuples.

"La menace qui m'inquiète le plus concernant l'Europe n'est pas la Russie, ni la Chine, ce n'est pas un acteur extérieur. Ce qui m'inquiète est la menace de l'intérieur, le recul de l'Europe sur certaines de ses valeurs les plus fondamentales, ses valeurs partagées avec les Etats-Unis d'Amérique", a-t-il dit.

A moins de dix jours des élections législatives outre-Rhin, le 23 février, J.D. Vance a notamment dénoncé le "pare-feu" érigé par les partis de gouvernement allemands contre le parti d'extrême droite AfD (Alternative pour l'Allemagne), déjà bruyamment soutenu sur les réseaux sociaux par Elon Musk, l'homme le plus riche du monde devenu proche conseiller du président républicain.

"La démocratie s'appuie sur le principe sacré selon lequel la voix du peuple compte. Il n'y a pas de place pour les pare-feux", a affirmé J.D. Vance.

Un porte-parole du gouvernement allemand a condamné une ingérence regrettable en pleine période électorale et le ministre de la Défense, le social-démocrate Boris Pistorius, a jugé inacceptable que le vice-président américain compare les démocraties européennes à des régimes autoritaires.

J.D. Vance a également dénoncé l'annulation du premier tour de l'élection présidentielle de 24 novembre dernier en Roumanie, marqué par la qualification d'un candidat pro-russe totalement inconnu après une ascension fulgurante sur Tiktok.

Les accusations de désinformation sont des "mots laids remontant à la période soviétique", a jugé J.D. Vance. "Si vous avez peur de vos propres électeurs, l'Amérique ne peut rien pour vous", a ajouté le vice-président américain.

Plus globalement, J.D. Vance a dénoncé les mesures prises par l'Union européenne pour restreindre les contenus haineux sur Internet. "A travers l'Europe, je le crains, la libre expression est en recul", a affirmé le vice-président américain, visant également le Royaume-Uni dirigé par les travaillistes.

"La nouvelle administration américaine a une vision du monde très différente de la nôtre, qui n'a aucune considération pour les règles établies, le partenariat et la confiance mutuelle", a déclaré par la suite le président allemand Frank-Walter Steinmeier, qui s'exprimait lui aussi à Munich.

"Nous devons accepter cela et nous pouvons y faire face. Mais je suis convaincu qu'il n'est pas dans l'intérêt de la communauté internationale que cette vision du monde devienne le modèle dominant", a-t-il ajouté.

(Nandita Bose, Humeyra Pamuk et Doina Chiacu à Washington, Jonathan Landay à Munich, Jean-Stéphane Brosse pour la version française)

18 commentaires

  • 14 février 18:56

    Aux US, c'est la victoire de Trump et en France, c'est la victoire de Mélenchon. Tout est dit. Et je vous avoue que je préfère mille fois vivre dans le pays de Trump que dans celui de Mélenchon. Voilà, c'est simple à comprendre.


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