Pour Quilvest Gestion, le discours de ce soir de Janet Yellen devrait être de nature à rassurer les investisseurs. La réduction du bilan de la Fed pourrait ne pas être abordée.
Dans la suite des analyses de Rothschild & Cie et de BFT IM au sujet de la remontée des taux de la Fed attendue ce soir, c'est au tour de Quilvest Gestion de s'exprimer sur le sujet, estimant que Janet Yellen, présidente de la Fed, voudra avant tout rassurer les marchés.
Conformément aux attentes du consensus de marché, la banque centrale américaine devrait annoncer ce soir la hausse de ses taux directeurs. Selon Rémi Lelu de Brach, Gérant Taux chez Quilvest Gestion, le gouverneur de la Fed devrait adopter une communication prudente, de nature à rassurer les investisseurs. « Janet Yellen souhaitera envoyer un message convaincant pour éviter toute interprétation négative de la part des marchés ».
Une hausse de 25 points de base devrait être annoncée, enclenchant un cycle de resserrement inédit depuis près de dix ans. « Pour autant, nous pensons que Janet Yellen plaidera la patience et insistera surtout sur le caractère très graduel du relèvement des taux. Elle pourrait par exemple d'ores et déjà assurer qu'il n'y aura pas de hausse supplémentaire lors du comité monétaire suivant, les 26 et 27 janvier ». Une façon de garder la maîtrise du calendrier et d'éviter tout à-coups pour les marchés.
L'absence de tension salariale offre à la Fed une marge de manœuvre confortable
À ce stade, l'environnement économique américain justifie la prudence de la Réserve Fédérale. Certes, la croissance économique reste robuste, soutenue par la consommation des ménages et le dynamisme du secteur des services. « Cela dit, le marché du travail montre encore quelques inefficiences. Nous constatons paradoxalement un taux de chômage bas, mais des statistiques encore faibles sur le taux de participation au marché du travail » , rappelle Rémi Lelu de Brach.
À 62,5% et en recul constant depuis 2007, le taux de participation est quasiment à son point bas depuis 1970. Cela signifie qu'il n'y a pas encore de signes tangibles d'inflation salariale. La stagnation des rémunérations n'incite pas particulièrement la population aujourd'hui inactive, mais non inscrite au chômage, à reprendre une activité. « Autrement dit, le marché de l'emploi n'est pas assez attractif. Dans son discours, Janet Yellen devrait se montrer rassurante sur la santé de l'économie américaine, sans pour autant éluder ces aspects » , estime le gérant .
Compte tenu de l'absence de tension salariale, l'inflation sous-jacente devrait rester contenue à l'horizon des six prochains mois. « L'inflation est proche de l'objectif de 2% de la Fed, mais nous n'observons pas de signes d'accélération brutale. Dans ces conditions, la Fed bénéficie d'une marge de manœuvre assez confortable pour resserrer sa politique monétaire tout en douceur » .
En revanche, la banque centrale ne devrait pas donner beaucoup d'indications sur l'évolution de son bilan. « Ce soir, Janet Yellen ne s'exprimera probablement pas sur les mesures techniques qui permettraient la réduction du bilan de la Fed. Celles-ci sont encore à l'état de réflexion au sein du comité, aucune décision n'est véritablement arrêtée » conclut Rémi Lelu de Brach .
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