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Une gérante britannique doute de l'effet Macron en Bourse
information fournie par Boursorama 27/06/2017 à 10:40

L'unanimité... ou presque. La plupart des gérants et analystes s'accordent pour dire que la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle et celle de son parti aux élections législatives vont un avoir un effet positif sur l'économie française et donc sur sur les actions.

Récemment, Degroof Petercam prévoyait même un CAC 40 à 7000 points. L'optimisme de la banque belge n'est toutefois pas isolé, loin de là puisqu'au lendemain du scrutin législatif, Allianz Global Investors expliquait dans une note que les résultats représentaient un soutien de taille pour l'"ambitieux programme" d'Emmanuel Macron et que les actions françaises allaient bénéficier des réformes économiques, notamment celles dans le secteur de la construction, des infrastructures et de la banque.

Le suisse Pictet avait un vision plus mesurée, expliquant : "L'élection d'Emmanuel Macron suscite de grands espoirs quant à une relance économique. En outre, les mesures mises en oeuvre par les dirigeants politiques nouvellement élus devront viser à ancrer la reprise cyclique déjà entamée. L'évolution des cours des actifs risqués pourrait en dépendre."

Un travail difficile pour faire passer les réformes

C'est aussi l'avis d'Emma Mogford , mais elle l'affirme de façon beaucoup plus abrupte. Dans une tribune intitulée "La fièvre des élections européennes", la gérante britannique de Newton Investment Management démonte les arguments des optimistes.

A lire aussi : ces valeurs qui profieraient d'une victoire de Macron

Alors oui, elle reconnaît bien que la victoire d'Emmanuel Macron est positive pour la France mais elle est ouvertement sceptique sur la capacité du plus jeune président de la Ve République à remplir les deux points attendus par les investisseurs.

Le premier est celui de mener à bien un programme droite / gauche qui vise d'un côté à simplifier notre droit du travail qu'elle qualifie de ‘byzantin' tout en aidant les bas salaires avec des baisses de charges.

Le deuxième concerne le renforcement de la zone euro vers plus d'intégration des différents pays.

Sur ses deux points elle met en garde. Les Français ont élu Emmanuel Macron pour qu'il s'occupe de leurs problèmes, par pour résoudre ceux de la zone euro. Quand à son programme, elle l'estime difficile à appliquer ente opposition des syndicats sur le code du travail et des réformes dont les financements ne sont pas encore totalement bouclés.

Garder la tête froide

La gérante du fonds Newton Continental European recommande donc de garder la tête froide et de prendre une perspective à plus long terme, ce que, selon elle, le marché ne fait pas assez. Elle considère que si Emmanuel Macron n'arrive pas à passer ses réformes durant le quinquennat, les électeurs français pourraient rabattre leurs espoirs sur la candidate du Front National lors de la prochaine échéance électorale présidentielle.

Pour preuve de ce qu'elle avance, Emma Mogford explique notamment que même si les investisseurs ont eu une réaction très positive à l'élection d'Emmanuel Macron, les sociétés qui devraient bénéficier en premier des réformes du travail restent décotées par rapport à leurs homologues allemandes, ce qui montre qu'il y a encore un peu de scepticisme du marché.

Le CAC 40 patine depuis un mois

Et de fait, un scénario comparable à ce qui s'est passé aux Etats-Unis n'est pas impossible. Le marché américain avait beaucoup monté avec l'élection de Donald Trump dans l'espoir de baisses fiscales et d'un plan de relance budgétaire. En France, l'effet Macron a beaucoup joué sur le coup mais le CAC 40 patine depuis un mois et, malgré un contexte économique qui reste très favorable, certains nuagent s'accumulent sur le nouvel exécutif entre déficit qui risque de déraper, problème plus urgent que prévu sur les retraites et premiers couacs politiques.

Dans un marché à la faible volatilité où les investisseurs anticipent des bonnes nouvelles, les anicroches pourraient avoir plus d'effet sur les investisseurs que les bonnes nouvelles. Raison de plus d'écouter certaines voix discordantes... sans pour autant leur donner raison.

Laurent Grassin (redaction@boursorama.fr)

6 commentaires

  • 27 juin 11:08

    C'est un secret pour personne que la réforme du code du travail ne fera dans la douleur. La tentation sera grande de la remiser sous le tapis à la première grève générale.


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