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Nouvelle chute des marchés européens, la dévaluation du yuan pourrait encore se poursuivre
information fournie par Boursorama 12/08/2015 à 17:56

Les marchés européens rechutent lourdement mercredi suite à une seconde dévaluation du yuan interprétée très négativement.

Les marchés européens rechutent lourdement mercredi suite à une seconde dévaluation du yuan interprétée très négativement.

Les marchés européens ont clôturé dans le rouge vif pour la deuxième séance consécutive mercredi 12 août. En cause : une seconde dévaluation surprise du yuan, décidée par la banque centrale chinoise. Les investisseurs interprètent cette décision comme un signal de faiblesse.

La Chine met de nouveau le feu aux poudres sur les marchés ce mercredi. Après une première dévaluation surprise de 1,9% de la monnaie chinoise lundi soir (ayant eu un fort impact sur les marchés européens et américains mardi ), la banque centrale chinoise a de nouveau dévalué le yuan d'environ 1,6% mercredi matin. La seconde dévaluation est tout aussi inattendue que la première, car la banque centrale chinoise avait annoncé, lors de la première dévaluation de lundi soir, qu'il s'agissait d'une mesure exceptionnelle n'étant pas vouée à être renouvelée. Le fait que la Chine ait dérogé si rapidement à sa parole laisse penser que d'autres dévaluations pourraient être décidées dans un futur proche.

Certes, la dévaluation du yuan reste plutôt modérée jusqu'ici. Toutefois, le fait que la banque centrale dévalue avec une telle rapidité sa devise est interprété par les investisseurs comme le signal d'une fragilité plus forte que prévu de l'économie et de la croissance chinoise, qui ont besoin d'être relancées. Ce sentiment a été confirmé en matinée par la publication d'une croissance de la production industrielle chinoise inférieure aux attentes en juillet.

Désormais, les craintes ne se concentrent donc plus sur l'évolution erratique de la bourse chinoise, qui a subi un krach en juin-juillet suite à la formation patente d'une bulle. Les inquiétudes sur la Chine concernent maintenant principalement son économie « réelle », en premier lieu le niveau de son activité industrielle.

La dévaluation pourrait se poursuivre

L'économiste Véronique Riches-Flores expliquait pour sa part mercredi matin que « l'économie chinoise ne s'en tirera pas avec une dévaluation symbolique ». Ainsi, selon elle, « les autorités iront sans doute beaucoup plus loin, (…) la question étant davantage de savoir à quel rythme elles procéderont à cet ajustement, car de celui-ci dépendra l'onde de choc que subira le reste du monde ».

Surtout, pour Véronique Riches-Flores, « la décision chinoise est un sérieux rappel à l'ordre sur la réalité de la situation économique internationale ». L'économiste souligne que les risques de déflation restent très prégnants à l'échelle du globe, et que l'éventuelle remontée des taux directeurs de la Fed d'ici peu pourrait se révéler être une décision dangereuse dans une telle situation.

JP Morgan relevait aussi en début de semaine, dans une note de conjoncture, que les difficultés chinoises pourraient se transmettre au reste du monde par trois canaux distincts .

Pékin pourrait également souhaiter poursuivre la dévaluation de sa monnaie pour des raisons stratégiques. En agissant de la sorte, la Chine laisse comprendre que la parité du yuan face aux autres monnaies va désormais devenir plus flexible. Or, « le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré qu'une plus grande flexibilité du taux de change était la condition préalable à l'intégration du yuan dans ses devises de réserve. La Chine désire que le yuan acquière un statut international, à l'instar du dollar américain, de l'euro et du yen », explique Legg Mason dans une note de marché. Dans la même idée, Alexandre Baradez, responsable analyses marchés chez IG France, évoque « la volonté de la Chine d'intégrer les DTS du FMI pour élargir l'usage et l'influence du yuan dans les relations commerciales ». Le FMI a d'ailleurs applaudi la première dévaluation de la monnaie chinoise décidée hier.

Marchés occidentaux dans le rouge vif

Ces inquiétudes ont déjà pénalisé hier les marchés européens et américains (lire : La Chine dévalue sa monnaie, pénalisant les marchés européens et américains ), mais la baisse de ce mercredi sur les indices boursiers occidentaux est encore plus forte que celle de la veille.

Le CAC40 a chuté de 3,40% mercredi. Le Dax allemand a quant à lui perdu 3,27%. La plupart des autres indices européens ont également enregistré des baisses comprises entre 1% et 3,5%. Les valeurs tirant ces indices à la baisse sont les mêmes qu'hier, à savoir les valeurs des secteurs les plus exposés à la Chine, notamment l'automobile et le luxe.

En France, LVMH a de nouveau terminé la séance à la dernière place du CAC40 avec une baisse de 5,46% semblable à celle de la veille. L'Oréal a également connu une baisse aux proportions semblables. Dans l'automobile, Valeo et Peugeot ont perdu 4,60% et 4,94%. Dans le secteur des transports, Airbus a également accusé le coup, terminant en baisse de 5,18%.

Aux Etats-Unis, le Dow Jones s'affichait en baisse de -1,18% à 17h35. La veille, l'indice américain avait déjà baissé dans des proportions semblables. « L'annonce de la dévaluation de la devise chinoise face au dollar, pour la première fois depuis 1994, a induit une lourde correction des indices boursiers américains », commentait mercredi Christian Parisot, chef économiste d'Aurel BGC, alors que les indices américains évoluaient avec une volatilité très réduite depuis plusieurs mois.

Shanghai garde la tête froide

A la bourse de Shanghai, tout comme lors de la séance de mardi, l'annonce a eu relativement peu d'effets sur les cours des actions. L'indice principal de la bourse de Shanghai s'est contracté de 1,06% mercredi à la clôture, représentant une baisse modérée après une série de séances très volatiles. Ce constat n'est d'ailleurs pas anodin : le fait que la bourse chinoise retrouve un certain calme semble montrer que la dévaluation de la monnaie parvient plutôt à rassurer les investisseurs chinois.

Théoriquement, la dépréciation de la devise chinoise devrait bénéficier aux cours de bourse des actions cotées en yuans. Avec une monnaie dévaluée, les perspectives de chiffres d'affaires des entreprises chinoises peuvent être revues à la hausse, notamment pour les entreprises exportatrices, ce qui est de nature à favoriser une hausse du prix des actions. En Europe, ce phénomène s'était vu sous une autre forme en début d'année, les prix des actions européennes étant tirés à la hausse alors que l'euro s'était rapidement dévalué face au dollar dans le cadre du lancement du plan de « quantitative easing ».

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

La valeur du yuan est revenue à son niveau de 2011, mais l'ampleur de la dévaluation reste relativement limitée.

La valeur du yuan est revenue à son niveau de 2011, mais l'ampleur de la dévaluation reste relativement limitée.

4 commentaires

  • 13 août 06:29

    Les américains sont confrontés avec le monde entier au problème devant lequel ils ont mis ce dernier en 1971 si ma mémoire est fidèle quand NIXON a fait abandonner les accords de Bretton Woods : la convertibilité du dollar basée sur 35$ par once d'or. Le $ devenait flottant. La souveraineté nationale ,c'est qqchose qui permet tout même les arnaques; Le problème est dangereux parce que la finance internationale est anarchique


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