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Choc du franc suisse : les premiers effets se font sentir sur l'économie réelle
information fournie par Boursorama 27/04/2015 à 13:59

Le franc suisse "fort" pénalise les exportations, mais l'excédent commercial helvétique est largement préservé.

Le franc suisse "fort" pénalise les exportations, mais l'excédent commercial helvétique est largement préservé.

On s’attendait à ce que le franc suisse fort pénalise l’économie helvétique. C’est effectivement le cas : les premières statistiques trimestrielles montrent une dégradation des exportations du pays. Toutefois, la casse reste limitée en fonction des secteurs.

Avec la hausse régulière des marchés européens depuis le début d’année, on l’aurait presque oublié : en janvier dernier, la Banque Nationale de Suisse (BNS) défrayait la chronique en supprimant son plancher de parité monétaire avec l’euro.

Prévisions en berne

Après 3 ans de parité bloquée à 1.20 CHF pour 1 EUR, le franc suisse s’était soudainement revalorisé le 15 janvier dernier avec l’annonce inattendue de la BNS de laisser sa monnaie évoluer en change flottant au lieu du change semi-fixe qui prévalait jusqu’alors avec la monnaie européenne.

Le prix des actions suisse en avait immédiatement pâti. Un franc suisse « fort » était en effet considéré comme une mauvaise nouvelle pour les exportations du pays, susceptibles de pénaliser les comptes des grandes multinationales basées en Suisse.

Après avoir atteint dès le 15 janvier un seuil proche de 1 CHF pour 1 EUR, la vapeur s’était inversée au cours du mois de février, le franc suisse revenant progressivement à un niveau de 1,07 CHF pour 1 EUR. Toutefois, depuis le début du mois de mars, une revalorisation du franc suisse s’observe, avec une parité revenue à 1,03 CHF pour 1 EUR au 27 avril. Le franc suisse reste donc actuellement toujours aussi « fort » qu’il y a trois mois.

Dégradation des exportations… mais amélioration de la balance commerciale

Pour cette raison, le chiffre des exportations suisses du premier trimestre 2015 était surveillé avec une certaine attention. Résultat des courses : au T1, les exportations suisses ont reculé de 1,4% par rapport au même trimestre de l’année précédente, selon un chiffre de l’Administration fédérale des douanes repris par Les Echos .

Plus étonnant : les importations ont elles aussi diminué, et dans une proportion plus forte que les exportations : leur contraction a été de 4,4% sur la même période.

Ainsi, malgré la baisse des exportations, la balance commerciale suisse parvient à s’améliorer par rapport à l’année dernière. L’excédent commercial sur le premier trimestre 2015 a été de 8,2 milliards de francs suisses, avec des exportations chiffrées à 50,6 milliards de CHF comparées à des importations d’une valeur de 42,4 milliards de CHF.

Les différents secteurs ne sont pas soumis à la même enseigne

Toutefois, « ce montant global dissimule d’importantes disparités », relevait Jean-Jacques Franck des Echos . « Le secteur le plus touché est celui de l’industrie des machines et de l’électronique » expliquait-il, alors que « les ventes ont reculé de 6,5% au premier trimestre ».

D’autres secteurs s’en sortent beaucoup mieux : « La pharmacie, championne de l’export helvétique, a moins souffert, avec une diminution tout de même de 3,5% » relevait la même source. L’optimisme est même de mise pour le secteur du luxe alors que les exportations du secteur horloger ont quant à elles progressé de 3,1% sur la même période, sans parler du chiffre spectaculaire de la joaillerie, où les exportations ont augmenté de 21,7%, un chiffre spectaculaire.

Si le commerce suisse ne connaît donc pas forcément la crise, c’est aussi parce que les entreprises ont réagi rapidement pour éviter une mauvaise passe. Les Echos citaient ainsi Frédéric Demagistri, membre de l’Administration fédérale des douanes, qui relevait que « toutes branches confondues, les prix ont baissé à l’export » au cours du dernier trimestre. Cette baisse des prix aurait permis de conserver un important volume de ventes à l’export, se traduisant par des chiffres certes mitigés, mais loin d’être catastrophiques.

X. Bargue

Relisez nos articles sur le « choc du franc suisse » survenu en janvier :

- 15 janvier : Krach de la Bourse suisse : clôture à -8,67% après un passage à -13% en séance

- 16 janvier : Seconde chute de la Bourse suisse (-5,96% en clôture) : pourquoi une telle décision de la BNS ?

- 21 janvier : Choc du franc suisse : des centaines de millions de pertes dans la finance

- 28 janvier : La Suisse prévue en récession en 2015 à cause du choc monétaire

10 commentaires

  • 29 avril 11:57

    Une monnaie forte n'est pas forcément pénalisante pour l'export ... quand les entreprises disposent des marges et de la souplesse nécessaires pour s'adapter. C'est le cas en Suisse, pas en France où elles sont écrasées de charges dites sociales, de normes toujours plus contraignantes (au nom de "l'environnement" et de notre "sécurité"). L'excès de protection conduit à la paralysie tels les chevaliers de la fin du Moyen-Age et de leurs armures si pesantes qu'ils ne pouvaient plus se relever seuls


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