Une escroquerie aux faux placements en bitcoins démantelée, 64 victimes en France

information fournie par Boursorama avec Newsgene •31/01/2020 à 10:00

Une escroquerie aux faux placements en bitcoins démantelée, 64 victimes en France

Une vaste escroquerie aux placements en bitcoins, diamants ou or a été démantelée grâce à une coopération policière internationale. Le montant du préjudice s'élève à 6 millions d'euros. Au total, 85 victimes ont été recensées, dont 64 en France.

Une escroquerie aux faux placements en bitcoins, diamants ou or, qui a fait 85 victimes en France et en Belgique a été démantelée. Le montant du préjudice est estimé à 6 millions d'euros. « Le mode opératoire, particulièrement efficace, consistait à proposer aux victimes, démarchées par téléphone, de réaliser un premier investissement en bitcoins, diamants ou or sur de faux sites internet faisant rapidement apparaître les plus-values promises, assez importantes et conséquentes, entre 5 % et 35 % » , a détaillé ce mercredi le procureur de la République à Nancy, François Pérain.

Pour les attirer, les malfaiteurs pouvaient « rembourser à certaines victimes leur mise de départ, augmentée de pseudo-plus-values ou intérêts » , a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. Les victimes étaient ensuite contactées pour effectuer « des opérations plus 'intéressantes', mais qui nécessitaient des investissements beaucoup plus importants » .

64 victimes en France

Le préjudice total s'élève à 6 millions d'euros et, sur la base de fausses factures découvertes lors des investigations, les enquêteurs estiment « le préjudice évité » à plus de 8 millions d'euros. En France, 64 victimes ont été recensées, avec des pertes pouvant atteindre 100 000 euros pour l'une d'entre elle.

« Il y a des gens qui ont perdu toutes leurs économies. C'est parfois l'épargne de toute une vie qui est passée dans les poches de ces escrocs » , a souligné le colonel François Desprès, commandant la section de recherches de Strasbourg, chargée de l'enquête avec les gendarmes de Metz. « Les fonds des victimes étaient virés sur des comptes bancaires 'rebonds' ouverts dans divers états de l'Union européenne avant d'être transférés rapidement sur des comptes asiatiques ou turcs » , a-t-il détaillé. Par ailleurs, une « importante société » et une métropole ont fait l'objet d'une tentative d'escroquerie aux faux ordres de virements, autre arnaque mise en place par la bande.

Une information judiciaire ouverte en 2018

L'enquête avait démarré par la plainte d'une épargnante, à Sélestat (Bas-Rhin), qui avait perdu 15 000 euros. Une information judiciaire avait été ouverte au printemps 2018 par la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Nancy, puis une équipe commune d'enquête franco-belge avait été créée.

Quatre personnes, un homme chargé de l'ouverture des comptes bancaires et trois exécutants, ont été mises en examen en janvier 2019. Trois d'entre eux sont en détention provisoire. Des saisies ont été réalisées en France et au Luxembourg pour près d'un million d'euros, ce qui devrait permettre d'indemniser en partie des victimes, selon le procureur. Enfin, cinq suspects ont été auditionnés en Israël, dans le cadre d'une commission rogatoire internationale. L'un d'eux, âgé de 45 ans, « est suspecté d'être le donneur d'ordre des escroqueries en France et en Belgique » , selon le procureur de la République. Enfin, les investigations se poursuivent et des mandats d'arrêts pourraient être diffusés, accompagnés d'éventuelles demandes d'extradition.