Aller au contenu principal
Fermer

Un propriétaire diabétique en grève de la faim après 17 ans de galère locative
information fournie par Le Figaro 29/11/2022 à 06:00

Ce septuagénaire ne peut pas jouir de son bien depuis des années. Après des locataires mauvais payeurs, il fait face à des squatteurs.

C’est un cri de désespoir. Alors que certains propriétaires, démunis face à des squatteurs, se séparent de leurs biens qu’ils bradent à des sociétés spécialisées , Marcel, 74 ans, handicapé et diabétique, n’a pas trouvé d’autre solution pour protester contre le squat de sa résidence locative située à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis (93), que d’entamer une grève de la faim. Et pourtant, une décision de justice prononcée en janvier 2022 lui avait redonné espoir en ordonnant l’expulsion des squatteurs. En novembre, la situation n’a pas bougé d’un iota pour Marcel. Il a donc commencé une grève de la faim le lundi 21 novembre, rapporte La Dépêche du Midi . Il a perdu 13 kilos en 7 jours alors qu’il est invalide à 85% et diabétique. « Je tiens à peu près encore debout, mais ça commence à chanceler, j’arrive quand même à stabiliser mon diabète. Je voulais arrêter les médicaments mais mon médecin me l’a interdit », confie-t-il à La Dépêche du Midi .

Cet ancien expert-comptable avait acheté cet appartement afin de se créer un revenu complémentaire en plus de sa retraite. Les précédents locataires ne payaient plus leurs loyers depuis des années et ont laissé place en 2020 à un groupe de 7 squatteurs, trois femmes et quatre hommes, qui auraient placé des chiens menaçants dans la cour pour empêcher toute intervention. En tout, 17 années de galère pour Marcel. Alors qu’en janvier 2022, il pensait être bientôt libéré de ce squat, la situation n’a pas évolué et ce malgré des lettres de relance à la mairie et au ministère de l’Intérieur, des constats d’huissier et des demandes de réquisition de la force publique. Il a même envoyé un courrier au président de la République le 22 novembre pour l‘informer de son action.

Des impayés d’eau de 50.000 euros

Dans les affaires de squat, les préfectures tardent parfois à intervenir tant qu’elles n’ont pas réussi à reloger les occupants . De plus, le profil des squatteurs est toujours pris en considération par la justice. Si les squatteurs ont des problèmes de santé, leur expulsion est souvent plus complexe à orchestrer. «Nous prenons également en compte le profil des squatteurs: l’expulsion sera immédiate pour des personnes qui cherchent, par exemple, à se cacher de la police. En revanche, s’il s’agit d’un couple avec des enfants, qui plus est en bas âge, l’expulsion est plus délicate », confiait au Figaro un commissaire de police parisien.

« C’est le pot de terre contre le pot de fer », se désole le propriétaire. Le comble, c’est qu’il doit s’acquitter du paiement de la taxe foncière, alors qu’il n’a pas la jouissance du bien. Cette somme aurait directement été prélevée sur sa caisse de retraite. Une taxe dont il avait demandé l’allégement, sans succès. Le retraité est contraint de vivre chez ses enfants, à Badens, dans l’Aude (11). En plus de la taxe foncière, le septuagénaire doit régler une ardoise de 50.000 euros pour des impayés d’eau qui remontent à 2014. Les squatteurs ont ouvert un compteur d’eau et n’ont évidement pas réglé les factures. Marcel aurait pourtant aimé profiter de cet argent pour venir en aide à ses enfants qui gèrent une exploitation viticole au château Borie neuve à Badens. L’année n’a pas été bonne pour la viticulture et un coup de pouce financier aurait pu les sortir de l’embarras. « Je me suis toujours tenu à carreau, on m’a toujours appris le respect, mais là, j’ai une envie, c’est de prendre le fusil », conclut ce propriétaire, à bout de nerfs.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Des députés proposent que les nouveaux propriétaires bailleurs puissent déduire chaque année du montant de leurs revenus locatifs 3 % du prix d’achat du bien. (illustration) (Sephelonor / Pixabay)
    information fournie par Boursorama avec Newsgene 22.10.2025 13:21 

    Des députés ont déposé des amendements proposant un nouveau statut fiscal pour les bailleurs privés. Mais ils ont été rejetés par la commission des finances. Le nouveau ministre du Logement, Vincent Jeanbrun, a promis d’intégrer la création d’un statut fiscal du ... Lire la suite

  • SOFIDY
    information fournie par Sofidy 22.10.2025 12:04 

    La SCPI Immorente de Sofidy réalise une nouvelle acquisition d'un immeuble de bureaux en plein cœur de Lille, au pied des deux gares Lille-Flandres et Lille-Europe, d'une surface de 3 327 m², dans un emplacement privilégié. Cet investissement, intervenant quelques ... Lire la suite

  • Méfiez-vous des trous de garanties lorsque vous changez d'assurance emprunteur ( Crédits photo: ©  Krakenimages.com - stock.adobe.com)
    information fournie par Moneyvox 22.10.2025 11:11 

    Vous envisagez de changer de contrat pour l'assurance de votre crédit immobilier ? Attention : malgré le principe d'équivalence des garanties, ce changement peut avoir des conséquences fâcheuses. Jusqu'à -27 % sur le prix de votre assurance emprunteur : voici ce ... Lire la suite

  • Crédit photo : Shutterstock
    information fournie par Mingzi 22.10.2025 08:15 

    Face à la flambée des loyers et à la crise du logement, la Ville de Paris s'attaque au « coliving », ce nouveau modèle d'habitat partagé prisé des investisseurs. Accusé de contourner l'encadrement des loyers, il séduit pourtant de nombreux jeunes actifs. Faut-il ... Lire la suite

Pages les plus populaires