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Quel avenir pour l’assurance-vie ?
information fournie par H24 Finance pour Boursorama 12/04/2021 à 08:15

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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En France, l'assurance-vie a longtemps été le placement star et arrivait systématiquement en tête en termes de collecte. Ce n'est plus le cas depuis quelques années et on observe même en 2020 une décollecte nette de 6,5 milliards €. Ce déclin est-il inéluctable ?

Le fonds en euros bouge encore

Garantie en capital, forte liquidité, rendement supérieur aux livrets bancaires traditionnels : les atouts des fonds en euros ont grandement contribué à rendre l'assurance-vie incontournable. Mais avec des rendements qui s'amenuisent chaque année, de nombreux investisseurs annoncent la mort de ce placement, malgré des taux servis encore bien supérieurs à l'inflation. « Le triptyque liquidité à tout moment, garantie à tout moment et rendement extraordinaire est derrière nous », admet Ingrid Bocris, Directrice Générale d'Oradéa Vie, la compagnie d'assurance vie de Société Générale Assurances.

Pour autant, le support en euros reste pour beaucoup un élément indispensable d'une stratégie de diversification de son patrimoine. La situation a donc incité les assureurs à innover et à proposer des solutions alternatives, au prix de concessions sur certaines caractéristiques du fonds en euros.

Dès 2014, les assureurs commençaient d'ailleurs à proposer des fonds « eurocroissance », avec une garantie uniquement à l'échéance (minimum 8 ans). En 2016, le groupe APICIL faisait le choix de lancer le fonds en euros Euroflex où la protection se limitait à 96 % du capital net de tous frais et la sortie possible uniquement à date anniversaire, afin de bénéficier d'un boost potentiel de rendement. « Le fonds en euros est dans le coma. Pour le maintenir en vie, il faut le raréfier et en limiter l'accès », justifie Jonathan Benharrous, Directeur des Réseaux Externes chez Intencial Patrimoine, la structure gérant la distribution externe du groupe APICIL.

Une initiative récente fait également suite à ces tentatives de réinventer le fonds en euros. L'été dernier, Oradéa Vie a lancé Sécurité Infra Euro, le premier fonds en euros thématique autour de l'infrastructure. A la différence d'autres acteurs du marché, la société fait le choix de maintenir une garantie en capital intégrale (après prélèvement des frais de gestion). « C'est une part de la proposition de valeur. Cette garantie a pour moi énormément de prix mais il faut la gérer comme une ressource rare », explique Ingrid Bocris d'Oradéa Vie.

La nécessité de la diversification

Compte-tenu de cette situation, l'objectif pour les assureurs est de permettre à leurs clients de se diversifier en les incitant à faire un pas vers les unités de compte (UC). « Aujourd'hui pour aller du fonds en euros vers les UC, beaucoup passent par l'immobilier, certains par les structurés », indique Jonathan Benharrous d'Intencial Patrimoine, car c'est « plus simple pour un épargnant d'aller dessus que d'aller sur un fonds d'actions internationales ». Celui-ci pointe néanmoins la contrepartie qu'est la liquidité de ces actifs.

Si la gestion pilotée existe depuis des années et a rencontré un succès mitigé, la plateforme continue cependant de miser sur la délégation, via des mandats confiés à des sociétés de gestion (OFI AM, Lazard Frères Gestion, Tocqueville Finance, Natixis IM et First Trust). « Nous avons étudié les raisons de l'échec des gestions pilotées que nous avons promues depuis 2010 et avons fait deux constats : c'était cher et cela embarquait la plupart du temps 100% du contrat », poursuit Jonathan Benharrous. D'où le choix d'une gestion sous mandat où la société de gestion pilote un portefeuille de titres. Cela offre non seulement une diversité des actifs mais permet également d'amoindrir les frais pour l'investisseur final.

« Les mandats sont l'avenir de l'assurance-vie », assène-même Bernard Le Bras, Président du Directoire de Suravenir. Pour illustrer, dans les contrats vendus par le réseau Arkéa grand public, 80% des affaires nouvelles sont ouvertes avec un mandat d'arbitrage. Une solution qui ne correspond cependant pas à toutes les typologies d'investisseur. « Certains clients vont adhérer à cette allocation d'actifs "pré-packagée" qui a le mérite d'être cadrée et simple, d'autres vont adhérer à de la gestion conseillée avec des propositions d'arbitrage », constate Ingrid Bocris. Selon la Directrice Générale d'Oradéa Vie, l'important reste d'avoir de la diversité au sein de l'offre assurantielle.

Une variété qui reste une incitation mais qui ne garantit pas que la collecte en UC va nécessairement suivre. De fait, nombre d'assureurs imposent désormais un taux d'UC minimum pour les nouvelles souscriptions. « Mais nous ne pouvons pas être uniquement le "Père Fouettard". Nous avons l'obligation en tant qu'assureur de proposer ce panel de solutions. Il en va de la survie de notre activité », ajoute Jonathan Benharrous d'Intencial Patrimoine.

Fonds en euros nouvelle génération et outils pour faciliter une transition vers les unités de compte : ces deux solutions suffiront-elles à sauver l'assurance-vie ? Alors que l'épargne des Français atteint des sommets, l'année 2021 pourrait faire office de test grandeur nature avec la reprise économique tant attendue.

1 commentaire

  • 08 avril 10:10

    encore plus de taxes


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