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L'Insee vient de publier l'édition 2024 de son étude « Revenu et le patrimoine des ménages ». En vingt ans, le patrimoine des ménages français a considérablement augmenté, mais les inégalités se sont accentuées. La hausse des prix de l'immobilier a creusé l'écart entre les ménages propriétaires et ceux qui peinent à accéder à la propriété.
L'évolution du patrimoine des ménages français au cours des deux dernières décennies révèle une dynamique marquée par une augmentation notable des inégalités. Selon l'Insee, en 2021, la moitié des ménages déclarait un patrimoine brut supérieur à 177 200 euros, mais cette répartition cache une concentration des richesses : 92 % du patrimoine total est détenu par ces ménages. En vingt ans, l'essor des prix immobiliers, particulièrement dans les années 2000, a accentué les disparités entre ceux qui détiennent des actifs immobiliers et ceux qui n'en possèdent pas.
La montée des inégalités de patrimoine
L'immobilier, qui constitue environ 62 % du patrimoine brut moyen des ménages, joue un rôle central dans l'aggravation des inégalités. Entre 1998 et 2021, la valeur du patrimoine immobilier a triplé, principalement en raison de la hausse des prix des logements anciens, qui a représenté 80 % de cette augmentation. Ce phénomène a profité avant tout aux 70 % des ménages les mieux dotés, tandis que les 30 % les moins dotés, souvent sans patrimoine immobilier, ont vu leur patrimoine stagner ou même diminuer.
Le patrimoine financier, bien qu'il ait également augmenté, a connu une croissance plus modeste comparée à l'immobilier, ce qui a entraîné une diminution de sa part dans le patrimoine total des ménages (de 26 % en 1998 à 22 % en 2021). Cette dynamique contribue à une concentration accrue des richesses : les 10 % des ménages les mieux dotés possèdent un patrimoine moyen huit fois plus élevé que celui des autres ménages, incluant des actifs diversifiés comme des valeurs mobilières et du patrimoine professionnel.
Un accès inégal à l'immobilier et à la mobilité patrimoniale
Si l'accès à la propriété s'est légèrement amélioré au cours des dernières années, la hausse continue des prix de l'immobilier a rendu l'acquisition de biens plus difficile pour les jeunes et les ménages modestes. En effet, les ménages appartenant aux 30 % les moins dotés possèdent peu ou pas de biens immobiliers, et leur patrimoine est essentiellement constitué de produits d'épargne sécurisés et de biens durables, tels que des véhicules.
La mobilité patrimoniale, c'est-à-dire la capacité des ménages à progresser dans la distribution des richesses, reste faible. Entre 2018 et 2021, la moitié des ménages a conservé le même niveau de patrimoine, avec une tendance globale à l'ascension pour ceux qui ont vu leur patrimoine croître. Cependant, les ménages les mieux dotés tendent à conserver leur position élevée : 76 % des 10 % les plus riches en 2018 faisaient encore partie de cette catégorie en 2021, illustrant la persistance des écarts patrimoniaux.
Le rôle des héritages et donations
Les transmissions de patrimoine, par héritages ou donations, accentuent également ces inégalités. En 2021, environ 30 % des ménages avaient reçu un héritage au cours de leur vie, et ces ménages possédaient en moyenne un patrimoine deux fois plus élevé que ceux n'ayant pas hérité. Les ménages les plus riches, qui héritent plus fréquemment et de montants plus importants, voient leur patrimoine croître plus rapidement que les autres, alimentant ainsi le creusement des écarts.
En conclusion, si le patrimoine moyen des ménages français a fortement progressé en vingt ans, cette augmentation a largement bénéficié aux ménages les plus fortunés, creusant ainsi les inégalités. L'immobilier, en particulier, joue un rôle central dans cette dynamique, tandis que la mobilité patrimoniale reste limitée, surtout pour les ménages les plus modestes.
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