
Le paradoxe des Français en matière de fiscalité-iStock-HJBC.jpg
Les classes moyennes pénalisées
Selon une étude dévoilée fin janvier par le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), une institution associée à la Cour des comptes, 75 % des Français estiment payer trop d’impôts (tous revenus confondus). 76 % des sondés affirment également que le niveau de cotisations sociales est trop élevé. Ce sondage, réalisé sur un panel de 2000 personnes, a pour objectif de mesurer périodiquement la perception qu’ont les contribuables français des prélèvements fiscaux obligatoires. En 2023, environ 75 % de l’impôt sur le revenu était payé par 10 % des foyers fiscaux. À ce titre, 57 % des contribuables sondés estiment que les 50 % des ménages aux revenus intermédiaires – c’est-à-dire la classe moyenne – sont trop imposés.
Baisser les impôts ?
Si deux tiers des sondés (67 %) s’affirment insatisfaits de l’utilisation de l’argent issu des impôts et cotisations, près d’un Français sur deux (47 % des sondés) juge que le système fiscal n’est pas assez redistributif. Selon le rapport, « seule une minorité des sondés accepterait une baisse des dépenses publiques contre une baisse de leurs impôts. » En parallèle, 32 % des Français font confiance à l’État dans le cadre de l’utilisation de l’argent issu de leurs cotisations - la confiance grimpe à 68 % pour les dépenses publiques municipales.
Améliorer le service public
Toujours selon le baromètre, une majorité des sondés refuserait une baisse des dépenses publiques en échange d’une baisse d’impôts. Ils ne seraient en effet que 29 % à accepter une réduction des dépenses publiques pour la retraite contre une baisse de leur niveau d’imposition, 30 % pour les dépenses relatives au système de santé, 32 % pour le système de justice et la sécurité ou encore 35 % pour le secteur de l’éducation. En parallèle, 41 % des contribuables sondés estiment qu’il est possible d’améliorer le niveau général des services publics en baissant le niveau d’imposition ou les cotisations sociales. 46 % d’entre eux jugent cela faisable avec le niveau d’imposition actuel.
Plus de civisme fiscal
Enfin, plus de la moitié des personnes interrogées (55 %) souhaite voir augmenter les dépenses publiques dans le cadre de la lutte contre la fraude fiscale et sociale. L’étude établit par ailleurs que « la tolérance des Français est plus forte pour les pratiques d’optimisation – c’est-à-dire de comportements qui, sans être illicites, cherchent à profiter des niches fiscales et sociales, exceptions ou différences de calcul de l’impôt entre pays – que pour la fraude ».
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