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Le fardeau de la dette immobilière des ménages s’allège
information fournie par Le Figaro 17/04/2023 à 06:00

(Crédits photo : Pexels - Lukas )

(Crédits photo : Pexels - Lukas )

INFOGRAPHIES - Après avoir flambé depuis 20 ans, le poids de la dette immobilière des ménages dans le PIB de la France se stabilise. De quoi alimenter un bras de fer entre Bercy et la Banque de France.

Près de 1300 milliards d'euros. C'est le montant de la dette immobilière des ménages, en France, selon la Banque de France (chiffre arrêté en février 2023). À titre de comparaison, celle de l'État avoisine les 3000 milliards d'euros. En 20 ans, la dette immobilière des ménages a plus que quadruplé (273 milliards d'euros en 2000). Et comme le PIB du pays croît à un rythme plus lent, le poids de cette dette dans la richesse française s'envole (voir les graphiques ci-dessous). Il a plus que triplé depuis 2000, passant de 15% à environ 53%! Les taux de crédit élevés au début du siècle puis l'envolée des prix immobiliers n'y sont pas étrangers. Bonne nouvelle: la situation semble se stabiliser.

C'est dans ce contexte qu'un bras de fer s'est engagé entre Bercy et la Banque de France. Au cœur du débat: la règle des 35%. Depuis 2 ans et demi, un emprunteur immobilier ne peut pas s'endetter à plus de 35% de ses revenus disponibles. Le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire souhaite voir cette règle allégée. Au grand dam de la Banque de France. « Modifier ces normes de protection ne changerait pas le cycle normal du crédit immobilier mais risquerait de pousser nombre de ménages vers des situations de surendettement à durée longue et taux de crédit plus hauts », explique la Banque de France qui ajoute qu'un tel changement arriverait « au plus mauvais moment ». Après avoir atteint un pic à plus de 67%, l'endettement (global) des ménages semble se stabiliser mais reste « supérieur au reste de la zone euro et à tous nos grands voisins (voir ci-dessous)».

Des ménages aisés privés de crédit

Une analyse que contestent beaucoup d'acteurs du crédit immobilier. « Cette règle des 35% est trop restrictive car elle ne prend pas en compte le reste à vivre , analyse Pascale Sciacalugua, directrice adjointe du réseau du Crédit Coopératif. Or, il est possible d'aller au-delà des 35% de taux d'endettement et donc d'augmenter la capacité d'emprunt, lorsque le reste à vivre est confortable et couvre les dépenses mensuelles de l'acquéreur ». En 2 ans, la part de ménages dont le taux d'endettement est hors des clous est passée de 22% à 30% , selon Meilleurtaux. Ce sont autant de potentiels emprunteurs qui risquent d'être exclus du marché. Et pas que des modestes. « Ce critère empêche aussi des ménages aisés d'obtenir un crédit , alors qu'ils pourraient consacrer plus de 35% de leurs revenus au remboursement d'un crédit immobilier sans bouleverser leur qualité de vie ni créer une situation de surendettement », décrypte Yann Jéhanno, président du groupe Laforêt.

Une bien mauvaise nouvelle pour le gouvernement. Car qui dit marché immobilier en berne, dit droits de mutation (ou «frais de notaire») en baisse et donc moins de recettes fiscales pour les caisses de l'État. C'est pourquoi Bercy souhaite assouplir cette règle des 35% qui risque d'engendrer une crise du marché immobilier. Les ventes sont au point mort depuis le début de l'année et la production de crédit s'est carrément effondrée: seulement 12 milliards d'euros en février, selon la Banque de France . C'était deux presque deux fois plus en mai 2022. Du jamais vu depuis 3 ans!

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