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La crise du Coronavirus fait-elle peser un risque sur l’assurance vie ?
information fournie par Mingzi 23/03/2020 à 10:37

L'inquiétude des épargnants qui ont investi dans les unités de compte grandit face à la chute vertigineuse des marchés financiers ces dernières semaines (Crédit photo: 132RF)

L'inquiétude des épargnants qui ont investi dans les unités de compte grandit face à la chute vertigineuse des marchés financiers ces dernières semaines (Crédit photo: 132RF)

Avec la crise sanitaire provoquée par le covid-19, le CAC 40 a perdu plus de 30% depuis le début de l'année. Les Français détenteurs d'un contrat d'assurance vie s'inquiètent pour leur épargne, qu'elle soit investie en unités de compte ou en fonds en euros. Ont-ils raison de s'inquiéter ?

Les unités de compte

Dans le contexte de taux d'intérêt durablement bas qui voit le taux de rendement des fonds en euros s'éroder année après année, les compagnies d'assurance vie ont incité les épargnants à diversifier leur épargne vers les unités de compte. Les contrats d'assurance vie proposent des unités de compte en tout genre, en général des OPCVM qui, en contrepartie d'un risque de perte en capital, laissent espérer un rendement supérieur à celui des fonds en euros. Si les unités de compte ne représentent que 20% de l'encours assurance vie, leur part dans la collecte a atteint 41% en décembre 2019, lorsque les marchés étaient au plus haut.

L'inquiétude des épargnants qui ont investi dans les unités de compte grandit face à la chute vertigineuse des marchés financiers ces dernières semaines (le CAC a perdu plus de 30% depuis le début de l'année). Même si la logique devrait conduire à « vendre » quand les marchés sont hauts et « investir » quand les marchés sont bas, les épargnants n'ont pas toujours un comportement rationnel face au risque. Faut-il sécuriser son épargne et arbitrer les unités de compte vers le fonds en euros voire effectuer un rachat ? Faut-il ne rien faire et attendre que les marchés remontent ? Ou, au contraire, est-ce le moment d'investir sur les marchés financiers pour profiter d'un rebond à venir ?

Pour les épargnants qui n'ont pas un besoin immédiat de leur épargne, il est préférable de raisonner à long terme et de patienter. Pour ceux qui ont des réserves d'épargne suffisantes et qui n'ont pas une aversion au risque trop importante, il est même envisageable de profiter des prix bas pour investir, mais de manière raisonnable et progressive et toujours dans une optique de long terme.

Le fonds en euros

Les fonds en euros des contrats d'assurance vie sont composés en moyenne de 80% d'obligations, le reste se répartissant entre actions et immobilier. Les taux d'intérêt durablement bas mettent en difficulté les compagnies d'assurance vie qui doivent à la fois assurer la garantie du capital, sa disponibilité à tout moment, le tout avec un taux de rendement moyen autour de 1,40% en 2019.

Alors qu'en 2004 il était encore au-dessus de 4%, le taux d'emprunt de l'État Français à 10 ans vient de remonter à 0,19% avec la crise du covid-19, mais il était encore négatif il y a quelques semaines.

Dans ce contexte, si les épargnants arbitrent massivement leurs unités de compte ou versent massivement sur le fonds en euros de leur contrat, les compagnies doivent placer ces flux d'épargne dans des obligations dont les rendements sont de plus en plus faibles, tirant ainsi le rendement global du fonds en euros vers le bas et fragilisant sa solvabilité, c'est-à-dire sa capacité à garantir le capital. Or, historiquement, après un choc sur les marchés financiers, les épargnants ont plutôt tendance à se replier sur les actifs sans risque comme le fonds en euros pendant quelque temps.  Si tel était le cas, cela pourrait donc poser problème aux compagnies d'assurance vie les plus fragiles.

Néanmoins, pour faire face à l'érosion des taux, les assureurs ont régulièrement fait des réserves. Tous les ans ils ont la possibilité de mettre en réserve une partie des revenus générés par le fonds en euros. Cette réserve, appelée PPB (provision pour participation aux bénéfices) ou PPE (provision pour participation aux excédents) appartient aux épargnants et doit leur être redistribuée sous 8 ans maximum. Par ailleurs, certains assureurs ont profité du pic des marchés financiers en fin d'année dernière pour concrétiser les plus-values latentes sur actions et immobilier.

Enfin, en dernier recours et si la situation l'exige, la loi Sapin 2 autorise de HCSF (Haut Comité de Sécurité Financière) à imposer certaines mesures aux compagnies d'assurance vie en difficulté, comme par exemple :

  • limiter la possibilité de faire des versement sur le Fonds en Euros de votre contrat
  • suspendre ou restreindre la possibilité de retirer votre épargne
  • limiter la distribution de dividendes

3 commentaires

  • 29 mars 09:39

    merci sapin


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