
L’option privilégiée par Bercy serait de rediriger une partie de l’épargne des contrats d’assurance-vie, plans d’épargne salariale (PEE) et plan épargne retraite (PER). (Illustration). (PokeyArt / Pixabay)
Les récents changements sur la scène diplomatique invitent aujourd’hui la France, comme d’autres pays d’Europe, à trouver des fonds pour financer l’industrie de la défense. Dans l’Hexagone, la piste privilégiée semble être d’y consacrer une partie des économies des Français. Entre possible nouveau livret d’épargne réglementée, grand emprunt national ou réorientation des placements, voici les différentes options qui sont actuellement considérées, rapporte Capital .
Réorienter l'épargne des Livrets A ?
Tout d’abord, en raison de son apparente simplicité, une solution a été cherchée du côté de l’épargne réglementée. En premier lieu, un possible fléchage d’une partie de l’épargne des Livrets A, très plébiscités, vers les entreprises de la défense. D’après le ministère de la Défense, 40 % des fonds déposés sur le Livret A sont déjà utilisés par les banques pour octroyer des prêts aux TPE, PME et ETI, qui constituent l’essentiel de la Base industrielle et technologique de la Défense (BITD), aux côtés de neuf grands groupes tels que Thales, Dassault Aviation ou Airbus. Si une réorientation d’une partie de ces capitaux vers le secteur de la défense est finalement adoptée, le rendement pour les épargnants restera plafonné au taux actuel du Livret A (2,4 % depuis le 1er février 2025), à moins qu’un dispositif incitatif ne soit mis en place.
En parallèle, l’idée de créer un nouveau produit a aussi été évoquée, plébiscitée pour des raisons de lisibilité et d’accessibilité. Cette perspective n’aurait pas convaincu Bercy, d’après Le Parisien . « Ça prend des mois, voire des années : définir qui le collecte, le déployer dans les banques… Bref, ce serait une usine à gaz qui ne serait pas compatible avec le calendrier actuel » , a-t-il été estimé.
Emprunt national et épargne à long terme
Que reste-t-il alors ? Une manière plus directe d’obtenir des fonds de la part des Français serait de lancer un grand emprunt national, à la manière des emprunts Balladur, Barre ou Mauroy. Le Premier ministre François Bayrou n’a pas eu l’air fermé à l’idée, lorsqu'il a été interrogé à ce sujet sur Europe 1 et CNEWS, vendredi 7 mars. Jusque-là, les différents emprunts nationaux mis en place au cours de la cinquième république offraient de 6 à 10 % de rendement. Encore faut-il donc réussir à proposer un rendement attractif, supérieur à celui des obligations d’État françaises, déjà présentes à un taux de 3,5 % sur 10 ans.
Pour assurer à la fois rendements et fonds stables pour l’industrie, l’option actuellement privilégiée par Bercy serait ainsi de rediriger une partie de l’épargne des contrats d’assurance-vie, plans d’épargne salariale (PEE) et plan épargne retraite (PER) vers le secteur de la défense, indique Le Parisien . Une façon pour les épargnants d’entrer sur le long terme au capital de ces entreprises, avec des rendements qui pourront potentiellement atteindre jusqu’à 8 % à 10 %. Mais dans les faits, ces taux se situeraient davantage entre -2,4 % et 5 %, selon une récente étude une récente étude de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Avec cette option, ces sociétés pourront bénéficier de vrais capitaux sur lesquels compter durablement pour investir.
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