Entre baisse des transactions immobilières et réduction du parc locatif, la crise du logement bat son plein. Crispés par l’absence de mesures concrètes, les professionnels du secteur interpellent Emmanuel Macron.
Crise du logement, quelles mesures prendre ?-iStock-sommart
Le premier poste de dépense des ménages
Le logement est le premier poste de dépense des ménages français – un peu moins de 20 % des revenus en moyenne, selon l’Insee. Essentiel, le secteur du logement est pourtant en grande difficulté depuis plusieurs années. Bien que l’augmentation temporaire de la fréquence de calcul du taux d’usure permette d’ouvrir l’accès au crédit, la hausse des taux d’intérêt fait chuter le pouvoir d’achat des ménages. Selon les chiffres de la Banque de France, en mars dernier, la production de crédits a ainsi atteint son plus bas niveau depuis 2015. Les difficultés d’accès au crédit impactent directement le nombre de transactions immobilières.
Un secteur « matraqué fiscalement »
Attaqué frontalement depuis plusieurs mois par les professionnels du secteur pour son inaction, le gouvernement a répliqué par la voix du ministre du Logement, Olivier Klein. Ce dernier a mis en avant les mesures prises ces dernières années, comme le plan Logement d’abord, la mise en place de 200 000 hébergements d’urgences ou encore Ma Prime Rénov’, qui aurait bénéficié à 1,5 million de Français. En parallèle, les professionnels pointent du doigt les économies massives réalisées par le gouvernement sur le seul secteur du logement. La PDG de la société immobilière Nexity a ainsi récemment souligné la réduction drastique des aides au logement dans un secteur « matraqué fiscalement ». Si l’exécutif n’a – d’un point de vue fiscal – aucun intérêt à ce que la crise du logement s’installe durablement, les mesures concrètes semblent se faire attendre. Olivier Klein devait présenter le 9 mai dernier les conclusions du Conseil national de la refondation (CNR) Logement et annoncer une vingtaine de mesures de relance. Le report de la présentation, pour des raisons d’agenda ministériels, a suscité l’ire des acteurs du secteur.
L’agacement des professionnels
Dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron datant du 15 mai, ces derniers réclament « l’expression d’une volonté présidentielle claire et ambitieuse ainsi que des mesures chiffrées, un calendrier de mise en œuvre rapide et des moyens financiers adaptés aux enjeux ». Les auteurs du texte (le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) Pascal Boulanger, le président du Pôle Habitat FFB représentant des constructeurs de maisons, des promoteurs et des aménageurs Grégory Monod, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) Olivier Salleron, le président de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) Loïc Cantin, la présidente du syndicat immobilier Unis Danielle Dubrac et le président du réseau Procivis Yannick Borde) alertent également le gouvernement sur les obstacles pratiques qui se dressent sur le long chemin de l’éradication des passoires thermiques. Ils demandent notamment un assouplissement du calendrier de la loi climat et résilience, invoquant le risque de voir fondre subitement le parc locatif dans certaines zones. Ils rappellent enfin que le logement est un « formidable moteur » économique et « constitue un bien essentiel ». Dans ce contexte, les annonces du gouvernement, désormais prévues pour le 5 juin prochain, sont attendues de pied ferme.
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