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Une réunion, présidée par Bruno Le Maire, aura lieu mardi prochain. Des mesures pour mieux encadrer l'accès au crédit immobilier sont attendues.
La menace d'un retour de l'inflation plane. Les taux des emprunts d'État à 10 ans - sur lesquels se calquent les taux immobiliers - remontent. Et pourtant, emprunter pour un crédit immobilier n'a jamais été aussi attractif: 1,07%, toutes durées confondues, selon l'Observatoire Crédit Logement/CSA. Sans compter que depuis décembre dernier, votre taux d'endettement peut grimper jusqu'à 35% de vos revenus contre 33% auparavant, selon les nouvelles règles édictées par les autorités financières.
Une bouffée d'air pour les emprunteurs, notamment ceux qui étaient ric-rac. Pour un couple avec 3000 euros de revenus, cela équivaut, par exemple, à 15.000 euros de plus sur 25 ans. Les meilleurs profils peuvent même espérer s'endetter jusqu'à 38%. C'est le cas d'un couple de secundo-accédants qui a acquis une résidence à 550.000 euros qu'ils ont prévu de louer. Malgré un taux d'endettement à plus de 37%, ils ont obtenu un crédit de 512.000 euros grâce à un apport de 85.000 euros et parce que « Monsieur est en profession libérale », précise le courtier. « Nous pouvons obtenir des accords pour des dossiers de résidence principale d'emprunteurs avec plus de 100.000 euros de revenus annuels pour un couple ou plus de 50.000 euros pour un primo-accédant », affirme Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer.
Un marché en plein boom
Mais, dès cet été, la donne pourrait changer. Les recommandations faites par les autorités financières deviendront obligatoires. « Le caractère contraignant a été annoncé pour intervenir entre juin et septembre », confirme la Fédération bancaire française. Reste à savoir quelle forme. Il est question de sanctionner les banques qui sortiront des clous. La marge de flexibilité (20% de dossiers peuvent déroger à la règle) sera-t-elle maintenue? Des discussions sont en cours entre le secteur bancaire et le gouvernement. Contacté par Le Figaro , Bercy a annoncé que « le Haut conseil de stabilité financière se réunira mardi 15 juin », confirmant une information des Échos. Sans plus d'informations.
L'enjeu est de taille. Car ces contraintes pourraient donner un sacré coup de frein à un marché du crédit qui se porte bien. Les Français, profitant des taux bas, se ruent sur l'immobilier. « Notre production de nouveaux dossiers (finalisés à 95%) est deux fois plus élevée qu'il y a un an et en hausse de 10% par rapport à 2019, année exceptionnelle », souligne Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi, courtier en crédit immobilier. Confirmation avec les derniers chiffres de la Banque de France: la production de crédits dépasse les 19 milliards d'euros - hors renégociations - (en avril), en hausse de 24% par rapport à février dernier.
Selon la forme que prendront les sanctions des autorités financières, les banques pourraient être tentées de remonter leurs taux. « Celles qui auront réalisé une belle production durant le premier semestre et qui pourraient avoir un rappel à l'ordre cet été, seront peut-être amenées à refermer le robinet du crédit », met en garde Philippe Taboret qui pronostique une hausse de 0,2% à 0,3 point des taux de crédit immobilier d'ici la fin de l'année. Et du coup, il est temps de ressortir l'éternel «c'est le moment d'acheter!».
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