
Pour l’instant, il n’est pas prévu d’autoriser les visites de logement pour des particuliers (Crédits photo : Pexels - energepic.com )
Entre recours aux nouvelles technologies, formation, préparation des dossiers voire visites clandestines, finaliser des ventes reste très difficile.
Malgré l'appel lancé par de nombreux professionnels, rien n'y fait pour l'instant: il n'est pas prévu d'autoriser les visites de logement pour des particuliers. Certes, les agents immobiliers peuvent continuer à travailler et même à se déplacer chez leurs clients et effectuer des estimations mais si les acheteurs ne peuvent plus se déplacer, réaliser de nouvelles transactions est quasiment impossible. «La situation est plus difficile à supporter que lors du premier confinement, résume Laurent Sabouret, cofondateur de l'agence immobilière low cost Imop. À ce moment-là, tout était à l'arrêt et nous avons pris notre mal en patience. Mais cette fois-ci, après des mois records en septembre et octobre, nous poursuivons notre activité mais sans rien pouvoir finaliser, c'est un coup d'arrêt brutal.»
Il y a bien sûr l'apport des nouvelles technologies avec les visites à distances et autres signatures électroniques. Mais comme le souligne Yann Jéhanno dans une interview au Figaro immobilier: «On n'achète pas un logement en click and collect». En fait, les rares à pouvoir tirer leur épingle du jeu avec l'utilisation du numérique sont les agences spécialisées dans la location. Il est vrai qu'il est plus facile de s'engager à distance pour une location de quelques mois plutôt que pour une transaction qui peut se chiffrer en centaines de milliers d'euros.
Visites en catimini pour les acheteurs à proximité
C'est le cas de Flatlooker, une start-up qui promettait déjà bien avant le confinement de permettre de trouver un logement sans bouger de son canapé grâce à des visites virtuelles très détaillées, des mesures de son, de luminosité et des dossiers qui se montent entièrement en ligne. «Flatlooker va forcément connaître un ralentissement de son activité pendant le re-confinement: les Français n'ont pas la tête à déménager en cette période de crise sanitaire, admet le dirigeant de la société, Nicolas Goyet. Néanmoins, nous sommes les seuls à pouvoir proposer un service de location 100% compatible avec les mesures gouvernementales. »
Plus surprenant, le réseau haut de gamme Sotheby's qui n'est pas exactement une start-up numérique annonce un «bilan étonnamment positif après la première semaine de reconfinement». «Il semble que ce deuxième confinement ait même encore renforcé le désir de certains de changer de vie et ainsi accroître le phénomène déjà constaté lors du premier confinement», souligne Alexander Kraft, PDG de Sotheby's International Realty France - Monaco, qui précise avoir vendu une propriété dans le sud-ouest pour plus de 8 millions d'euros et une propriété à Paris pour plus de 15 millions d'euros durant cette semaine de reconfinement.
Mais malgré ces quelques annonces rassurantes, l'essentiel de la profession est dans une situation difficile. «Il y a beaucoup d'invisibles qui souffrent et disparaissent en silence, estime Henry Buzy-Cazaux, président de l'Institut du management des services immobiliers. La profession compte près de 80% d'agents commerciaux, ils ne sont pas salariés, ne touchent donc pas de chômage partiel et ne perçoivent rien s'il n'y a pas de transactions.»
Dans ces conditions, certains professionnels prennent quelques libertés avec les obligations actuelles. «Nous pouvons organiser des visites si l'appartement est vide, explique ainsi un agent immobilier parisien sous couvert d'anonymat. Dans ce cas, nous pouvons même donner les clés aux visiteurs et les attendre dehors. Idem si l'acheteur habite dans le même quartier que le bien à visiter.» Un autre estime qu'il peut continuer à organiser des visites pour des châteaux à la campagne, car une bonne partie se fait à l'extérieur et qu'à l'intérieur les volumes sont particulièrement importants... Mais même ceux qui se permettent quelques facilités soulignent qu'elles concernent une toute petite minorité de leur clientèle. Et d'ailleurs beaucoup soulignent qu'entre reconfinement, attentats et situation international, le moral de la clientèle n'est pas forcément à se projeter immédiatement dans un projet immobilier.
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