Brexit : des emplois et des actifs pour la France
information fournie par Boursorama avec LabSense09/02/2021 à 08:35
Les banquiers londoniens et leurs actifs financiers quittent la City pour Paris. La France sera-t-elle la grande gagnante du Brexit ? Cela semblerait être le cas : le gouverneur de la Banque de France a en effet récemment indiqué que depuis fin 2020, « au moins 170 milliards d'euros d'actifs » et « près de 2.500 emplois » ont été relocalisés en France dans le cadre du Brexit. Et cela ne serait qu'un début... Décryptage.

Brexit, des emplois et des actifs pour la FranceiStock-strickke.jpg
Dix-huit mois pour traverser la Manche
Entré en vigueur au 1er janvier 2021, le Brexit semble avoir des répercutions favorables sur l'économie de l'hexagone. Selon le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, le divorce entre l'Union européenne et le Royaume-Uni a permis à la France d'accueillir 2 500 emplois britanniques et près de 170 millions d'euros d'actifs depuis fin 2020. François Villeroy de Galhau indique également que d'autres relocalisations sont en cours et qu'une accélération est à prévoir dans le courant de l'année. Ce chiffre pourrait notamment être multiplié par trois dans les seuls prochains mois. Dans l'accord sur le Brexit, les acteurs du secteur de la finance disposent de dix-huit mois pour traverser la Manche. Ceci expliquant cela, la grande majorité des professionnels qui arrivent de Londres pour s'installer en France sont issus de ce secteur d'activité. Parmi les professions représentées dans cette « fuite des cerveaux », on retrouve également des avocats d'affaire et des professionnels travaillant dans l'informatique et les nouvelles technologies.
Paris, nouvelle première place financière d'Europe ?
Cet afflux de travailleurs et de capitaux s'explique en partie par le déménagement tonitruant d'institutions financières illustres comme JPMorgan ou Goldman Sachs, qui ont rendus les clés de leurs bureaux londoniens pour s'installer dans le huitième arrondissement de Paris, à quelques pas des Champs-Élysées. Ces expatriations entrent dans le cadre d'une opération « red carpet » à l'envers, destinée aux professionnels britanniques qui souhaitent s'installer à Paris après le Brexit, tirant profit de la visibilité procurée par les interminables négociations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Jusqu'alors, la City londonienne était la première place financière d'Europe. Avec le Brexit, plusieurs activités financières ne peuvent plus être traitées à Londres et doivent être « rapatriées » dans la zone euro. Si Dublin reste la capitale préférée des banquiers britanniques, puisqu'elle est anglophone, Paris se place en deuxième position, devant Amsterdam ou Francfort. La ville lumière attire d'autant plus les acteurs du secteur de la finance qu'elle a accueilli l'Autorité bancaire européenne à la Défense, en juin 2019. Paris est également en train de se distinguer sur le marché du financement vert à l'échelle mondiale. Selon l'Agence Internationale pour l'Environnement, ce marché va mobiliser près de 7 500 milliards d'euros dans les prochaines années.
Certains secteurs mis à mal
S'il semble tirer son épingle du jeu dans certains secteur, l'hexagone devrait être impacté plus lourdement dans d'autres. La retrait du Royaume-Uni du marché commun et le rétablissement des barrières douanières freinera les échanges commerciaux, entraînant un surcoût de gestion pour les États responsables du contrôle douanier, dont la France. Parmi les secteurs les plus impactés, on retrouve la pêche. Le chapitre consacré de l'accord de coopération signé entre le Royaume-Uni et l'UE juste avant les fêtes prévoit une réduction progressive sur cinq ans et demi des volumes de capture de poissons dans les eaux britanniques. Une réduction qui se traduira par une perte sensible de revenus pour les pêcheurs français.
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