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Airbnb a trouvé la recette pour repérer et refuser les fêtards dès la réservation
information fournie par Le Figaro 09/06/2023 à 18:16

La plateforme de réservation renforce sa lutte contre les fêtes non autorisées en développant un algorithme qui détecte les éventuels profils de fêtards et bloque leurs réservations.

Les fêtards, bête noire de la plateforme de locations de biens entre particuliers Airbnb. Déjà, en août 2020, elle lançait un dispositif temporaire pour interdire toutes les fêtes à l’échelle mondiale afin de respecter les restrictions de distanciation sociale pendant la crise sanitaire. Un essai concluant puisque depuis l’introduction des premières mesures d’interdiction des fêtes sur Airbnb, une baisse de 48% des signalements de fêtes non autorisées en France a été constatée. Un franc succès qui a poussé le site à pérenniser le dispositif. Cette fois, Airbnb lance un algorithme innovant pour identifier les réservations à risque en amont.

Une technologie faisant appel à l’intelligence artificielle qui s’appuie sur de multiples facteurs relatifs au compte du voyageur et à sa demande de réservation: la durée du séjour, la distance entre le domicile du voyageur et la ville où il souhaite réserver un hébergement, la date de la réservation... Effectivement, « certaines périodes de l’année présentent des risques plus élevés comme le week-end, le Nouvel An... et sont donc plus surveillées », comme le stipule la plateforme. De même, l’absence d’évaluation positive du voyageur peut avoir un impact. Une demande de réservation d’une personne qui réserve un logement un week-end à quelques encablures de son domicile sera considérée comme suspecte et donc bloquée automatiquement.

Un dispositif légal

« Avec ces mesures, nous souhaitons permettre aux hôtes et plus largement aux Français de bénéficier des retombées positives du tourisme, tout en prenant des mesures strictes à l’encontre des utilisateurs ayant un comportement indésirable », affirme Emmanuel Marill, Directeur Airbnb Europe, Moyen-Orient et Afrique. Mais ce dispositif prédictif est-il légal? « Le RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données, NDLR) prévoit qu’on a le droit de ne pas faire l’objet d’une décision fondée exclusivement sur un traitement automatisé mais ce droit ne s’applique pas lorsque ces données sont nécessaires pour la conclusion d’un contrat. Sous réserve de permettre à la personne d’en être informée et de pouvoir contester la décision », expose Jérôme Deroulez, avocat en droit des données personnelles et nouvelles technologies. Ici, il s’agirait d’un contrat passé entre particuliers sur la plateforme Airbnb. Quand la réservation est bloquée, elle n’aboutit pas et le voyageur est informé par la plateforme sur les raisons de ce blocage. La mention «risque de fête» lui est envoyée. Il peut entrer en contact avec Airbnb et échanger avec la plateforme s’il s’interroge sur cette décision. Le dispositif a donc tout l’air d’être légal.

« Certains critères peuvent être équivoques. On peut vouloir louer un bien à côté de chez soi pour travailler au calme. En termes de transparence néanmoins, la documentation d’ Airbnb n’est pas tout à fait claire. Ainsi, il faudrait savoir comment pouvoir contester une telle décision. Ou préciser si les données de réservation vont être conservées. Ou si ces données vont être utilisées pour d’autres traitements? », nuance l’avocat en droit des données personnelles. Un cas rare selon Airbnb, le télétravail s’étant développé et démocratisé, peu de personnes louent un bien près de chez elles pour travailler.

Des maisons festives sur d’autres plateformes

Airbnb assure de son côté que la mesure n’est pas aussi drastique qu’elle en a l’air puisque « dans le cas où notre système empêche la réservation d’un logement entier, les voyageurs peuvent toujours réserver - dans la même zone - une chambre privée (où l’hôte est plus susceptible d’être sur place) ou une chambre d’hôtel sur Airbnb », explique la plateforme au Figaro . Les voyageurs ne sont donc pas complètement bloqués sur le site et peuvent se reporter sur un autre hébergement.

Il y a donc un manque à combler pour les hébergements dédiés à la fête. Des sociétés se sont spécialisées dans la location de maisons festives en France, comme SoVillas. Il s’agit de villas équipées de piscines, terrains de foot, billard... et qui accueillent en moyenne 30 convives. De quoi s’amuser sans gêner ses voisins puisque le parc actuel de SoVillas composé de 31 maisons est situé en périphérie des métropoles et dans des territoires ruraux.

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