(Ajoute Maison blanche sur le calendrier de la promulgation §3)
par Bo Erickson, Richard Cowan et David Morgan
Le vaste projet de loi budgétaire porté par le président américain Donald Trump, qui prévoit des baisses d'impôts massives et des coupes dans les dépenses sociales, a été définitivement approuvé jeudi par la Chambre des représentants, deux jours après son adoption sur le fil au Sénat.
Le texte a été adopté à la Chambre par 218 voix contre 214, dans les mêmes termes que la version validée mardi par le Sénat grâce au vote décisif du vice-président J.D. Vance (51 voix contre 50). Il est transmis à Donald Trump pour promulgation.
La Maison blanche a fait savoir que le président américain signerait le projet de loi vendredi à 17h00 (21h00 GMT).
Il s'agit d'une victoire majeure pour Donald Trump, qui a pesé de tout son poids pour vaincre les réticences d'élus républicains inquiets de voir s'envoler la dette publique et voulait faire adopter ce programme phare de sa présidence avant le 4 juillet, jour de fête nationale aux Etats-Unis.
Des analystes indépendants estiment que cette "grande et belle loi", comme la qualifie le président américain, alourdira de 3.400 milliards de dollars (2.880 milliards d'euros) la dette américaine, qui s'élève déjà à 36.200 milliards de dollars.
Au lendemain d'une journée de tractations à huis clos au Capitole et à la Maison blanche, les élus de la Chambre des représentants ont levé dans la nuit de mercredi à jeudi le dernier obstacle procédural à l'examen du texte avant de poursuivre les débats jusqu'au vote final en début d'après-midi.
Selon Mike Johnson, le "speaker" trumpiste de la chambre basse du Congrès, Donald Trump a téléphoné personnellement aux élus récalcitrants jusqu'aux premières heures de la journée.
"Il n'aurait pu y avoir président plus engagé et plus impliqué", a-t-il dit.
Les républicains, qui disposent d'une étroite majorité de 220 voix contre 212 à la Chambre, ne pouvaient s'offrir plus de trois défections face à l'opposition unanime des démocrates, lesquels dénoncent un texte qui bénéficiera avant tout aux plus riches tout en supprimant des services sociaux indispensables aux classes moyennes.
La loi prévoit de prolonger les crédits d'impôts instaurés par Donald Trump lors de son premier mandat présidentiel, de défiscaliser pourboires et heures supplémentaires, promesses de campagne du milliardaire, tout en augmentant les dépenses consacrées à la Défense et à la lutte contre l'immigration et en réduisant des dépenses sociales comme le programme Medicaid d'assurance maladie pour les Américains les plus pauvres.
Le représentant démocrate Hakeem Jeffries a monopolisé la parole pendant plus de huit heures avant le vote pour dénoncer une "abomination écoeurante". "La priorité de cette loi, ce qui justifie toutes ces réductions de dépenses qui vont affecter les Américains, est d'offrir de gigantesques exonérations fiscales aux milliardaires", a-t-il déploré.
D'après le Bureau du budget du Congrès (CBO, non partisan), près de 12 millions de personnes pourraient perdre leur assurance santé en conséquence de cette loi.
Face à l'inquiétude manifestée par certains élus républicains sur ce point, le Sénat a amendé le texte afin d'allouer davantage d'argent aux hôpitaux des zones rurales.
(Bo Erickson, David Morgan, Richard Cowan; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean Terzian)
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