par Tim Kelly
Les électeurs japonais se rendaient aux urnes dimanche lors d'un vote à la Chambre haute qui pourrait fragiliser la position du Premier ministre Shigeru Ishiba, confronté aux défis de l'inflation et de l'immigration.
Le Parti libéral-démocrate (PLD) du Premier ministre Shigeru Ishiba, au pouvoir pendant l’essentiel de l’après-guerre, et son partenaire le Komeito, devraient perdre leur majorité, selon les sondages.
Dans un contexte inflationniste, la coalition au pouvoir doit obtenir 50 des 125 sièges à pourvoir pour conserver sa majorité face à des partis d'opposition, favorables à des mesures budgétaires expansionnistes et à une réduction d'impôts.
"Je suis en études supérieures mais je ne vois aucun Japonais autour de moi. Ce sont tous des étrangers", déplore Yu Nagai, 25 ans, qui dit avoir voté pour le parti Sanseito, qui souhaite lutter contre l'immigration, l'afflux de capitaux étrangers et revenir sur les mesures en faveur de l'égalité entre hommes et femmes.
"Quand je vois comment l'argent est dépensé pour les aides en faveur des étrangers, je pense que l'on manque un peu de respect au peuple japonais", poursuit l'étudiant.
Une estimation des résultats devrait être publiée par les médias locaux à la clôture du scrutin à 20h00 heure locale (11h00 GMT).
Un revers de la coalition au pouvoir pourrait provoquer l'inquiétude des marchés et perturber les négociations commerciales entre la quatrième puissance mondiale et les Etats-Unis.
Dans le pire des scénarios, certains analystes estiment que Shigeru Ishiba pourrait être contraint à la démission, ce qui déclencherait un drame politique à l'approche de la date butoir du 1er août, date à laquelle Tokyo doit obtenir un sursis sur les droits de douane imposés par son principal partenaire commercial, les États-Unis.
Les impôts douaniers américains pourraient peser sur l'économie et forcer le gouvernement à prendre des mesures pour aider les foyers japonais frappés par l'inflation, qui ont vu le prix du riz doubler depuis l'an dernier.
En réponse, les partis d'opposition ont promis des réductions d'impôts et des dépenses sociales pour atténuer le choc, tandis que le PLD, avec un œil sur un marché très volatil des obligations d'État, appelle à la retenue budgétaire.
Le gouvernement Ishiba a perdu sa majorité à la Chambre basse, la plus influente, en octobre dernier, à l'occasion de la défaite la plus cuisante pour le PLD de ces 15 dernières années.
(Reportage de Tim Kelly avec Rikako Maruyama; version française Zhifan Liu)
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