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France/Budget-Les députés refusent d'instaurer une "taxe Zucman"
information fournie par Reuters 31/10/2025 à 19:09

(Actualisé avec déclarations de Lecornu, précisions, contexte)

Les députés ont rejeté vendredi les propositions visant à instaurer une "taxe Zucman" sur les hauts patrimoines en France dans le cadre des débats sur le budget pour 2026, suscitant la colère de la gauche, notamment du Parti socialiste (PS), contre le gouvernement.

Alors que le PS exige d'obtenir gain de cause sur certaines de ses propositions pour ne pas censurer le gouvernement après avoir permis sa survie le 16 octobre en échange d'une promesse de suspension de la réforme des retraites de 2023, Boris Vallaud, patron des députés socialistes, a averti Sébastien Lecornu: "Vous faites par votre intransigeance, je le crains, le mauvais chemin. Je vous le dis monsieur le Premier ministre, il n'y a pas depuis que nous sommes dans cet hémicycle le moindre compromis."

Le chef du gouvernement a réfuté tout "coup de force démocratique".

"On ne peut pas (...) lorsque l'Assemblée nationale s'est exprimée souverainement dire (qu')il y a un coup de force démocratique parce qu'on n'a pas eu ce qu'on voulait", a déclaré Sébastien Lecornu.

"Toutes les dissolutions du monde ne changeront pas cette règle immuable que la démocratie c'est 50% plus une voix, y compris dans cet hémicycle", a-t-il insisté.

Le Premier ministre a néanmoins effectué des gestes en direction du PS sur d'autres projets budgétaires vivement contestés par la gauche, notamment le gel des pensions de retraites et des minima sociaux.

Il a annoncé que son gouvernement serait "favorable à regarder l'ensemble des amendements qui viendront dégeler les pensions de retraite" et "favorable aux amendements qui dégèleront l'ensemble de ces minima sociaux".

LFI APPELLE À NOUVEAU À CENSURER LE GOUVERNEMENT

Les projets de taxation des hauts patrimoines étudiés vendredi à l'Assemblée nationale sont inspirés par l'économiste Gabriel Zucman, qui prône un impôt plancher de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros.

Le Parti socialiste défendait une version édulcorée de la taxe, visant les patrimoines à partir de 10 millions d'euros à un taux de 3%, hors start-up et entreprises familiales. Cette version a également été rejetée par l'Assemblée nationale.

Mathilde Panot, cheffe de file des députés La France insoumise (LFI), a jugé devant les journalistes qu'"il n'y a absolument rien à négocier" avec le gouvernement ni le président de la République Emmanuel Macron.

"La seule solution qu'il reste face à ce pouvoir, c'est la censure de monsieur Lecornu et le départ d'Emmanuel Macron", a-t-elle dit.

A droite en revanche, on s'est dit "très content (d'avoir) fait le travail" selon les termes de Laurent Wauquiez. "On est là pour protéger les Français contre un budget socialiste d'augmentation d'impôts", a déclaré le président du groupe des députés Les Républicains aux journalistes.

Les députés ont entamé vendredi dernier l'examen de la partie recettes du budget 2026 dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, où les débats sont houleux alors que le PS laisse planer la menace d'une censure du gouvernement de Sébastien Lecornu après lui avoir permis, par son abstention, d'échapper au renversement le 16 octobre.

Le projet de budget, qui prévoit de ramener le déficit budgétaire à 4,7% du produit intérieur brut (PIB), après 5,4% en 2025, a vu son volet "recettes" rejeté en commission des Finances de l'Assemblée, mettant au jour les dissensions persistantes sur le sujet.

(Rédigé par Kate Entringer et Bertrand Boucey, édité par Zhifan Liu)

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