Les différentes lois votées au cours des 15 dernières années ont permis aux particuliers de changer plus facilement leur assurance de prêt. Ces mesures ont stimulé la concurrence entre les assureurs, et tiré les prix vers le bas. ( crédit photo : Getty Images )
Sommaire:
- Les tarifs de l’assurance emprunteur immobilier sont historiquement bas
- La libéralisation du marché de l’assurance de prêt a fait chuter les prix
- À qui profite la baisse des tarifs de l’assurance emprunteur?
- Le choix de la quotité est capital quand vous empruntez à deux
Les tarifs de l’assurance emprunteur immobilier sont historiquement bas
Une assurance emprunteur est exigée par la banque lorsque vous souscrivez un crédit immobilier. Cette couverture prend en charge le remboursement de votre prêt en cas d’événement grave (décès, accident, maladie, licenciement). Au cours des dernières années, les acquéreurs d’un bien immobilier bénéficient de tarifs de plus en plus compétitifs pour assurer leur emprunt. Selon une étude du comparateur Magnolia basée sur 28 contrats d’assurances de prêt, les prix ont baissé de 27% en moyenne entre 2020 et 2025. D’après le cabinet indépendant Actélior, le recul atteint 40% sur quinze ans.
La libéralisation du marché de l’assurance de prêt a fait chuter les prix
Cette évolution tarifaire résulte d’une série de lois visant à offrir davantage de liberté aux emprunteurs dans le choix de leur assureur:
- Grâce à la loi Lagarde votée en 2010, l’emprunteur peut faire jouer la concurrence et choisir un autre professionnel que sa banque pour assurer son prêt. C’est ce que l’on appelle la «délégation d’assurance».
- En 2014, la loi Hamon permet de changer d’assureur au cours de l’année suivant la signature de l’emprunt.
- L’amendement Bourquin autorise la résiliation de l’assurance emprunteur à la date anniversaire du contrat, au-delà de la première année. Ces dispositions s’appliquent pour les contrats souscrits après le 1er janvier 2018.
- La loi Lemoine, entrée en vigueur en 2022, franchit une étape supplémentaire dans la libéralisation du marché. Il est désormais possible de changer d’assurance emprunteur à tout moment de la vie du crédit, à condition que le nouveau contrat offre un niveau de garanties équivalent à celui de l’assurance-groupe souscrite auprès de la banque.
Le texte introduit deux autres mesures-clés pour les emprunteurs:
- La suppression du questionnaire de santé pour les emprunts de moins de 200.000 euros par assuré (400.000 euros pour un couple) lorsque l’échéance du remboursement intervient avant l’âge de 60 ans,
- Le raccourcissement du délai de «droit à l’oubli» pour les personnes ayant souffert d’une maladie grave, ramené de 10 à 5 ans.
À qui profite la baisse des tarifs de l’assurance emprunteur?
Les différentes lois votées au cours des 15 dernières années ont permis aux particuliers de changer plus facilement leur assurance de prêt . Ces mesures ont stimulé la concurrence entre les assureurs, et tiré les prix vers le bas.
- D’après l’étude de Magnolia, les emprunteurs de plus de 45 ans ont profité des plus fortes baisses de tarifs, avec un rabais moyen de 35%.
- Chez les 25-40 ans, les prix ont diminué de 20% en moyenne.
- La grande majorité des emprunteurs jugés «à risque» en raison d’un problème de santé parviennent aujourd’hui à obtenir des offres compétitives, avec une faible surprime.
- Les emprunteurs du «segment Lemoine», dispensés des formalités médicales pour s’assurer, sont perdants. Selon Magnolia, le prix de leur couverture a augmenté de 4 à 10 euros par mois en moyenne. En l’absence de questionnaire de santé, les assurances ont tendance à facturer le risque supplémentaire.
De plus en plus d’emprunteurs se tournent vers la concurrence, même si la majorité choisissent encore les assurances de groupe proposées avec leur offre de prêt. Selon le CCSF (Comité consultatif du secteur financier), les bancassureurs représentaient 77% du marché en 2023. Les assurés issus de catégories socioprofessionnelles supérieures sont ceux qui résilient le plus, précise Stéphane Bolelli, directeur des assurances pour le courtier Cafpi. Ainsi, les cadres sont à l’origine de 58% des substitutions d’assurance. Pourtant, ils comptent pour moins du tiers des emprunteurs immobiliers. À l’inverse, les salariés non-cadres souscrivent 56% des crédits, et représentent seulement 31% des assurés qui résilient.
Le choix de la quotité est capital quand vous empruntez à deux
L’assurance emprunteur doit couvrir la totalité du montant de votre crédit immobilier. La quotité désigne la part du prêt assurée pour chaque membre du couple, c’est-à-dire la part prise en charge par l’assureur si l’un des co-emprunteurs n’a plus la capacité de rembourser. Vous décidez de la répartition. Il peut être judicieux de répartir la protection au prorata des revenus du couple, en attribuant un pourcentage plus élevé au conjoint disposant des plus hauts revenus. Lorsque chaque emprunteur est assuré à 100% pour le décès, le capital est intégralement remboursé si l’un des deux disparaît. En revanche, si le défunt n’était assuré qu’à 50%, le conjoint survivant doit régler la moitié des mensualités.
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