Cet édifice à l’architecture unique, avec ses balcons en forme de pétales de chou-fleur, séduira les passionnés d’architecture.
« La fleur, c’est l’anti-cube. Il faut construire flou et fou, végétal et mouvant. Il faut surtout se méfier du fonctionnel », déclarait l’architecte Gérard Grandval . C’est en effet en réaction aux cubes trop carrés, trop formatés, trop géométriques tout simplement, que cet architecte a construit 10 tours dont les balcons arrondis enveloppent les immeubles avec douceur.
Ces balcons, disposés en quinconce sur la façade de chaque logement, évoquent les fleurettes d’un chou-fleur, ce qui vaut le nom de Choux à cet ensemble architectural situé à Créteil (94), en région parisienne, érigé dans les années 70. La façade de ce bâtiment divise. Elle a été décriée par certains. Mais, qu’on l’aime ou qu’on la déteste, elle reste un emblème de la ville.
Fréquemment utilisés comme décors de films ou de clips, les Choux ont obtenu en 2008 le label « Patrimoine du XXe siècle » du ministère de la Culture. Gérard Grandval a répondu à la perfection à la consigne lancée en 1968 par le maire de Créteil, Pierre Billotte, et Pierre Dufau, architecte en chef du programme d’urbanisme de la ville, à savoir: « Faire autrement ».
« C’est un bien spectaculaire, avec une dimension iconique, d’image , explique au Figaro Aurélien Vernant, directeur de l’agence Architecture de Collection et historien de l’art. C’est une opération d’architecture et d’urbanisme de grande qualité, qui a marqué un jalon de l’histoire de l’architecture du 20e siècle, en présence d’un architecte qui a cherché à modifier profondément le modèle de la tour d’habitation, pour ne pas dire à le révolutionner. Jusque-là, on voyait de grands ensembles à la forme rigide, austère, triste. C’est un projet qui cherche à révolutionner l’habitat par des formes douces, rassurantes mais aussi en connectant les bâtiments entre eux, en les reliant aux crèches, aux transports ». Ce programme mixte mêle du privé, du social et de la résidence universitaire.
Un prix abordable mais dans la fourchette haute du quartier
Un appartement situé au dernier étage d’une de ces tours est aujourd’hui proposé à la vente sur le site Architecture de Collection, agence immobilière dédiée à la valorisation de l’architecture remarquable des 20e et 21e siècles, pour 297.790 euros, soit 4881 euros par mètre carré, ce qui correspond au prix moyen du mètre carré à Créteil. Un tarif qui va de 2497 à 5851 euros. « Pour une clientèle parisienne, un appartement de 60 m² à moins de 300.000 euros, cela paraît bas. En l’occurrence, ce prix se situe dans la fourchette haute pour le quartier. Cela se justifie par la signature de l’architecte et par la rénovation qui date de 2022. Et par le dernier étage qui offre une vue panoramique sur Paris », argue Carole Bernard, négociatrice chargée de la vente de ce logement. Cette fourchette haute n’est pas non plus « un prix hors sol », affirme Aurélien Vernant. « Notre clientèle ne cherche pas seulement des murs mais à investir des lieux qui sont des récits, des œuvres, des créations architecturales ».
Le séjour, la cuisine semi-ouverte et les deux chambres bénéficient d’un accès à l’une des deux terrasses en forme de fleurette de chou-fleur que comprend ce trois-pièces de 61 m², entièrement rénové en 2022. La forme particulière du balcon permet de bénéficier d’un extérieur très spacieux tout en préservant son intimité. Les courbes protègent les habitants des regards extérieurs des promeneurs et autres curieux et abritent également du vent. Initialement, ces encorbellements devaient être végétalisés, comme l’avait imaginé l’architecte, mais ils sont restés vierges.
Une dimension artistique et patrimoniale
À l’intérieur, la pièce de vie a été métamorphosée en 2022 : la cuisine fermée a été semi-ouverte et une estrade a été installée pour délimiter l’espace dînatoire. Le couloir dessert les deux chambres et les deux dressings ainsi que la salle de bains et les toilettes séparées. Le sol blanc laqué et la salle de bains en béton ciré font écho aux pétales de chou-fleur. Un parking fermé et une cave complètent ce bien. Attention toutefois à sa classe énergétique, F.
Au-delà de profiter de l’architecture remarquable de cet édifice, les futurs acquéreurs de cet appartement bénéficieront d’une grande praticité puisque le métro se trouve à 500 mètres de la résidence et permet de rejoindre le centre de Paris en 30 minutes.
Les acquéreurs de ce type de bien conservent généralement ces logements dans la durée. « Ce n’est pas seulement une opération d’achat-vente mais l’idée d’un tableau de chasse. Nos clients ont un appartement à Créteil dans les Choux, une maison Art Nouveau ailleurs », confie l’historien de l’art. Des clients qui recherchent aussi une forme de mixité. « Dans cet immeuble, sont restés les primo-accédants qui ont acheté dans les années 70, des personnes avec peu de moyens. Cet immeuble était destiné à des foyers modestes à l’origine mais la sociologie se renouvelle », observe Carole Bernard.
L’annonce a été publiée le week-end dernier et des visites sont programmées en début de semaine prochaine. Les demandes émanent de clients qui habitent déjà le secteur et de Parisiens qui travaillent à l’international attirés par cette dimension artistique, patrimoniale et qui souhaitent vivre dans un lieu avec une forte identité sociale.
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