Le propriétaire ne perçoit plus de loyer depuis le mois d’août. Acculé, il n’a pas trouvé d’autre solution que de changer la serrure du studio qu’il loue et de rester enfermé dans le bien.
Face à des impayés de loyer, les propriétaires désemparés tentent de trouver des solutions plus ou moins légales comme cet homme qui a démonté le toit du bien de sa locataire , ou cet autre propriétaire qui a retiré les fenêtres de la maison qu’il louait . Cette fois, un propriétaire a changé la serrure du studio qu’il loue à Nice, sur la promenade des Anglais, et se déclare squatteur de son propre bien depuis mercredi dernier.
Le propriétaire, Dany, sait que c’est illégal. « J’ai bien dit à la police que j’étais donc squatteur de mon propre appartement, mais que c’est la seule solution que j’avais trouvée », confie-t-il à Nice Matin . Effectivement, le quasi trentenaire a acheté ce logement il y a tout juste un an mais enchaîne les mésaventures depuis son acquisition. Après des travaux de rénovation, il met le studio en location en février. Un entrepreneur se montre intéressé. « Dès le mois suivant, on a commencé à avoir du mal à être payé du loyer », déplore Dany. Le locataire avance moult excuses pour justifier ses défauts de paiement dont une hospitalisation à la suite d’une jambe cassée. Dany parvient tant bien que mal à être payé jusqu’au mois d’août.
Ne pas se faire justice soi-même
Depuis août, la situation empire et Dany ne perçoit plus aucun loyer. Il se retrouve alors en difficultés financières . Même s’il ne touche plus de loyer, il doit continuer à rembourser le crédit contracté pour le studio et payer les charges. Démuni, il décide de pénétrer dans le studio, profitant de l’absence du locataire. Il change la serrure et prévient le locataire qui profère des menaces de mort. Le locataire tente même de forcer le volet et d’ouvrir la porte avec une perceuse. Dany tient bon et poursuit le siège de son studio. Il retire les effets personnels du locataire et les donne à la police pour qu’elle les lui restitue. Le propriétaire reste donc enfermé dans les lieux, par crainte que le locataire force la porte.
Il est toujours déconseillé de se faire justice soi-même, comme le rappelle Maître Valérie Moulines Denis, avocate en droit immobilier, au Figaro . « On ne peut pas être «squatteur» de son propre bien. Cela n’a aucun sens sur le plan juridique. En revanche, il n’a pas le droit de reprendre possession de son bien en changeant la serrure car cela revient à une expulsion illégale », explique-t-elle. Le propriétaire risque d’être attaqué en justice par son locataire.
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