Un jeune couple, qui a fait appel à un agent immobilier et à un architecte, a dû débourser 45.000 euros pour démolir la propriété qui menace de s'écrouler sur le voisinage.
Constance et Benjamin ont tout fait dans les règles de l'art. Ils ont recouru aux services d'un agent immobilier et d'un architecte lors de l'achat de leur maison à Saint-André-lez-Lille, dans le Nord (59). Ils n'ont rien fait eux-mêmes afin d'éviter toute complication. Et pourtant. Leur maison s'est effondrée deux mois après son acquisition . « Lorsque l'on a visité la maison, on a remarqué un bardage sur la façade. On a demandé ce que c'était. L'agent immobilier nous a répondu que c'était des infiltrations mais rien de grave alors qu'on s'est aperçu plus tard en retirant le lambris que c'était un trou dans la façade », se souvient Constance, contactée par Le Figaro .
Le jeune couple de 34 ans savait que de gros travaux étaient nécessaires lorsque ils ont acheté la maison de presque 200 m² pour 210.000 euros en septembre dernier. Mais les travaux ne leur faisaient pas peur, Benjamin travaillant dans le bâtiment. L'ancien propriétaire était décédé dans sa maison, presque inhabitable en l'état, car elle n'est pas isolée et ne dispose pas de système de chauffage. Constance et Benjamin ont donc fait appel à un architecte pour les plans. « Une société débute les travaux fin novembre et là au moment où elle retire juste le placo, un pan de la façade arrière s'effondre. Une heure avant, nous étions à l'intérieur de la maison avec notre fils », raconte la mère de famille.
45.000 euros de démolition à leurs frais
La maison mitoyenne menace de s'effondrer sur le voisinage. En décembre, un arrêté de péril est pris après l'analyse d'un expert, mandaté par la mairie. La famille doit donc démolir le bien...à ses frais . Elle débourse 45.000 euros pour procéder à cette destruction, en janvier 2023. Aujourd'hui, le couple vit chez les parents de Constance. Une procédure judiciaire est menée à l'encontre de l'agent immobilier, de l'architecte, des vendeurs et de la société de démolition qui intervenait au moment de l'effondrement mais elle va sûrement s'étaler sur plusieurs mois voire années. « On n'a jamais vécu dans ce logement », regrette Constance.
Le couple veut faire construire sa propre maison et réaliser lui-même les travaux intérieurs (plomberie, électricité, isolation). Impossible de financer un tel projet avec le crédit de la maison démolie sur le dos. Il a donc lancé une cagnotte solidaire nommée «la cagnotte qui ne casse pas des briques», comme le rapporte La Voix du Nord . Les murs, la toiture et les menuiseries leur reviendraient à 160.000 euros environ. Il leur manquerait environ 50.000 euros pour parvenir à concrétiser leur projet. « Nous ne voulions pas lancer de cagnotte mais nous avons pensé à notre fils qui ne mérite pas ça. Il a dû changer d'école et a été traumatisé par la démolition. Quand on se balade dans la rue et qu'on aperçoit une vieille maison, il nous demande si elle va être démolie aussi », s'attriste Constance. Alors que la cagnotte a été rendue publique le 24 juin, plus de 9000 euros ont déjà été collectés en moins d'une semaine. Des personnes ont également fait don de matériel à l'image de ces 55 m² d'isolant fourni par une famille en Bourgogne. De quoi bientôt prendre un nouveau départ.
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