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Les travaux sur cette tour emblématique des années 70 permettront-ils de la faire aimer de tous ?
information fournie par Le Figaro 21/09/2025 à 08:00

- A l’entrée du quartier Beaugrenelle, cet immeuble de 37.000 m² se dotera de nouveaux services et de bonnes performances environnementales sans rien renier de son esthétique héritée des Trente Glorieuses.

En ce week-end des Journées européennes du patrimoine, Le Figaro immobilier se penche sur une icône des années 1970 qui est en train de s’offrir son premier lifting, en front de Seine dans le 15e arrondissement de Paris. Construite en 1972, la tour Mirabeau et ses 37.000 m² de bureaux conçus par les architectes Noël Le Maresquier et Pierre-Paul Heckly sont actuellement en travaux jusqu’à la fin 2027. Pourtant, pour le grand public les termes «iconique» et «patrimoine historique» accolés à ces symboles du béton triomphant et l’architecture sur dalle passent souvent assez mal. Il n’en reste pas moins que sa forme de tripode (trois ailes dont une plus grande sur l’arrière pour cette construction) est particulièrement emblématique de l’époque puisqu’on la retrouve sur des réalisations aussi prestigieuses que le CNIT à La Défense ou le siège de l’Unesco . Et si l’on retrouve l’aspect répétitif des façades, en vogue ces années-là, celle-ci est «prismatique», animée par la vague de ses vitrages disposés en quinconce.

«Il est vrai que si les architectes, les professionnels de l’immobilier ainsi que la Commission du Vieux Paris y voient sans aucun doute un bâtiment remarquable, ce genre de construction est souvent mal-aimée du grand public, reconnaît Jean-Luc Crochon, l’architecte en charge de la restructuration des lieux avec son cabinet Cro & Co. Il faut dire qu’il combine l’aspect bureaux et la verticalité qui ne sont pas très appréciés en France. Sans oublier que l’on a beaucoup et vite construit simultanément dans les années 1970 avec des qualités très variables.» Le cabinet Cro & Co qui a signé la tour Trinity à La Défense et planche sur un méga-projet mixte (bureaux et logement) dans le quartier d’affaire s’apprête d’ailleurs à publier un livre sur la «verticalité vertueuse» . Il estime que la tour Mirabeau incarne bien cette vertu et pourrait aussi devenir plus «aimable» après quelques transformations et adaptations.

Une «structure magnifique»

«C’est une structure magnifique avec une belle hauteur sous plafond, une taille de plateau idéale et ces très petits poteaux en façade très discrets, s’enthousiasme Romain Veber, directeur exécutif investissement & développement chez Gecina, qui a acheté les lieux en 2013 pour 186 millions d’euros. L’esthétique n’est pas du tout datée et le résultat sera très moderne à l’issue des deux ans de travaux.» Côté aspect extérieur, les transformations seront effectivement peu visibles mais représentent néanmoins un travail colossal. Le respect des normes environnementales et d’incendie en vigueur actuellement nécessite de nombreuses reprises.

L’ancien vitrage peu performant va être intégralement remplacé par des modules préfabriqués en usine. Plusieurs prototypes ont été testés aussi bien pour les couleurs que le vitrage devant améliorer l’isolation par temps froids tout en faisant office d’écran par grosses chaleurs. Par ailleurs, ces nouveaux blocs de vitrage bénéficieront tous d’une lamelle ouvrable de quelques centimètres de largeur permettant une aération «à l’ancienne» tout en laissant passer quelques instants les bruits de la ville. Plus de 1000 blocs de ce type devront être posés dans les mois qui viennent, une opération qui s’étalera à elle seule sur près d’un an.

Loggias et garage à vélos

Par ailleurs, l’endroit disposera d’un véritable hall d’accueil de 600 m² (contre à peine une soixantaine actuellement) avec un accès amélioré de plain-pied sur l’arrière du bâtiment en sortie directe du métro. Pour le confort des salariés, tous les occupants des 37.000 m² de l’immeuble auront accès au toit-terrasse (mais pas plus de 300 personnes simultanément) doté d’une salle commune vitrée. Mieux encore: chaque étage disposera d’un accès à une loggia, petit espace extérieur végétalisé. Les travaux permettront également de doter l’immeuble d’équipements désormais indispensables pour des bureaux de standing: espace fitness, garage à vélo facilement accessible, espaces de restauration multiples... Sans oublier les performances et les certifications environnementales.

«À certains moments, nous nous retrouvons tout de même coincés entre des injonctions contradictoires, pointe Jean-Luc Crochon. Il faut créer des espaces extérieurs et en même temps quand nous avons suggéré nos loggias il a fallu batailler avec la Commission du Vieux Paris qui estimait qu’elles cassaient l’arrondi du dessin original de la façade.» Même chose pour les impératifs de recyclage. Les vitrages d’origine sont entourés d’une fonte d’aluminium qui aurait dû être réutilisée, sauf que les joints contenaient un peu d’amiante et qu’il aurait donc fallu tout retailler. Impossible à réutiliser tel que, il faudra donc retrouver ultérieurement une autre utilisation à la fonte d’aluminium désamiantée.

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