
(Crédits: Unsplash - Bernardo Lorena Ponte)
Passion pour l'architecture, l'histoire de France, reconversion professionnelle…l'intérêt pour les châteaux et les manoirs prend de l'ampleur, comme en témoignent Olivier Brunet et Ludovic Hauguel (Barnes Propriétés et Châteaux) dans l'émission TV Figaro Immo.
Le marché des châteaux et autres manoirs est-il en plein renouveau ?. Le directeur de Barnes Propriétés et Châteaux est catégorique : « Nous sommes passés de 200 transactions annuelles en 2019 à près de 400 par an, en 2024 », confie Olivier Brunet, qui s'appuie sur les estimations notariales. « L'amour pour les châteaux s'est élargi. Auparavant, ce marché était réservé à une catégorie de personnes qui souhaitait acquérir un lieu historique. Aujourd'hui, cela se généralise. Depuis la crise sanitaire, beaucoup ont eu le désir de quitter Paris le week-end sans forcément s'éloigner. À la recherche d'un court séjour à la campagne dans un endroit agréable. Certains ont investi de l'argent en pensant à la location pour couvrir les frais d'entretien. » ajoute Ludovic Hauguel, directeur de Barnes Propriétés et Châteaux, Normandie et expert en estimation immobilière auprès de la Cour d'appel de Rouen. Profiter de l'agrément et du prestige d'un château tout en rentabilisant l'investissement via la reprise ou la création d'activités événementielles, hôtelières, culturelles ou agricoles est une tendance observée.
Le prix de la vie de château
La valeur d'un bien singulier, qui peut dater de plusieurs siècles, varie fortement selon les époques, l'architecture, l'état du bâti, le secteur, l'environnement le terrain, les travaux à réaliser...Olivier Brunet se lance : « Un petit château dans un état d'usage assez avancé, situé dans une région un peu reculée, peut être vendu autour de 300.000 euros. Un château d'agrément du XIXe siècle en bon état, peut être estimé entre 600 000 euros et un million d'euros. Il faut compter de 1 à 2 millions d'euros pour un manoir Napoléon III, et bien au-delà pour des châteaux d'exception, inscrits voire classés. » La valeur du bien pour un acquéreur dépend aussi de facteurs très pratiques.
« Le cahier des charges est souvent déterminé par l'accès en transports et le temps passé pour y accéder. » relève Olivier Brunet. La position géographique, que l'on se situe autour de Paris, des grandes villes, fait partie des critères de sélection. Sinon, la Vallée de la Loire, le Centre, la Normandie, la Nouvelle-Aquitaine et la Bretagne, constituent des régions particulièrement prisées.
Côté profil des acheteurs, les exigences évoluent mais les fondamentaux perdurent. « Le Français achète avec le raisonnement d'une utilisation de sa résidence secondaire le week-end et durant les vacances scolaires. Il y a une vraie notion de proximité. Il y a aussi un rapport à l'Histoire avec des critères précis. Comme, par exemple, la recherche d'un château du XVIIe. Parmi les étrangers, depuis un an ou deux, 50 % de nos clients proviennent des États-Unis. Ils viennent acheter une part de l'Histoire de France. Le reste venant d'Europe, principalement de Belgique. » précise Olivier Brunet. Parmi les autres attentes évoquées : « la passion de l'architecture, le rêve de l'authenticité, le rapprochement avec la nature ou pour certains, le retour à l'enfance, font partie des nombreuses quêtes observées » témoigne Ludovic Hauguel.
Anticiper le coût des travaux
Avant de se lancer dans une acquisition, le coût des travaux est à anticiper, d'où l'importance de l'expertise professionnelle en amont. « C'est aussi une projection sur le coût d'entretien. L'archétype de l'acheteur qui veut monétiser son château cherche aussi à rationaliser. De plus en plus de clients sont sensibles à l'écologie. C'est aussi ce qui tend à motiver une jeune génération qui s'inscrit dans une démarche de respect de l'environnement .» Au cours de l'émission, plusieurs châteaux, manoirs, moulins à eau, sont présentés. « La variété, la diversité des châteaux est très représentative de nos terroirs. L'avantage de la France c'est le dispositif des Monuments historiques qui aide financièrement, accompagne le propriétaire et son bien, qu'il soit inscrit ou classé. De très nombreux châtelains sont ravis de cet accompagnement. Et cela permet de sauver notre patrimoine » conclut Olivier Brunet.
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