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La plus ancienne cité minière du Nord renaît en lieu culturel et touristique
information fournie par Le Figaro 17/05/2019 à 06:00

La plus ancienne cité minière du Nord renaît en lieu culturel et touristique (Crédit photo: Jérémy Jännick - Wikimedia Commons)

La plus ancienne cité minière du Nord renaît en lieu culturel et touristique (Crédit photo: Jérémy Jännick - Wikimedia Commons)

EN IMAGES - C'est ce vendredi qu'est inaugurée la Cité des électriciens, dans la région de Béthune. Vestige de l'habitat minier, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 2012, l'endroit a été entièrement rénové pendant 5 ans. Découverte.

Délabrée, la plus ancienne cité minière préservée du Nord-Pas-de-Calais s'était vidée de ses habitants. Après cinq ans de travaux, la «cité des Électriciens», inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, se transforme en lieu culturel et touristique pour mettre en valeur le quotidien des mineurs. «C'est la plus ancienne cité du bassin, à ce point ancienne qu'elle aurait pu disparaître, comme d'autres», reconnaît Alain Wacheux, président de la communauté d'agglomération Béthune-Bruay, Artois-Lys Romane (280.000 habitants), avant l'inauguration vendredi. Construite entre 1856 et 1861 à Bruay (actuellement Bruay-la-Buissière) par la Compagnie des mines de Bruay, la cité des Électriciens - du nom des rues, tel Ampère ou Volta - a logé des familles de mineurs de la fosse voisine avant d'être laissée à l'abandon à la fin de l'exploitation de houille.

Sa réhabilitation, pensée depuis le début des années 2000, s'est accélérée avec le tournage de la comédie à succès «Bienvenue chez les Ch'tis» en 2007 et l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco en 2012. Les travaux, à hauteur de 15 millions d'euros, ont permis de rénover six barreaux sur trois hectares. L'un d'eux abrite désormais un gîte moderne, un autre des logements sociaux. Le coron ainsi transformé accueillera aussi des artistes en résidence. L'architecte, Philippe Prost, qui a mené la rénovation de ce patrimoine ordinaire que les acteurs locaux qualifient de «monument du quotidien» a voulu le «transformer afin de mieux le conserver».

Des jardins très soignés

C'est ainsi qu'a pu être créé un centre d'interprétation retraçant la vie des mineurs, l'histoire de leur habitat et du paysage minier; tandis que certains carins -petit appentis où l'on élève des volailles- ont été transformés en restaurant et les façades repeintes de haut en bas. «On n'est pas dans une démarche de mise sous cloche, de restauration à l'identique des bâtiments», rapporte Isabelle Mauchin, responsable de la cité des Électriciens. «C'était important pour nous de garder le lien avec l'ancien mais d'être projeté vers le monde contemporain».

Philippe Prost, connu pour son œuvre voisine de Notre-Dame-de-Lorette «l'Anneau de la mémoire» de la Première Guerre mondiale, a notamment construit un nouveau barreau couvert de tuiles rouges rubis vernissées, évocation de la brique rouge cerise. «Il y avait l'enjeu de replacer cette cité dans son époque, c'est-à-dire le XXIe siècle, pas de la laisser comme un vestige d'un passé disparu», explique-t-il, convaincu de lui «avoir donné une nouvelle vie pour un siècle sans problème».

Logements transformés en salle d'exposition

À l'intérieur des logements transformés en salle d'exposition, les strates de papiers peints empilés les uns sur les autres -du motif floral au personnage de Disney, Mickey- témoignent de la présence des habitants, jusqu'en 2013. L'un d'eux est resté tel qu'à sa construction, les murs recouverts de chaux bleue, le sol en tomettes, sans chauffage. Un soin particulier a été apporté aux jardins que chaque famille possédait: au XIXe siècle, pour sédentariser les premiers mineurs -jusqu'alors ouvriers agricoles- la compagnie mettait un potager à leur disposition .

Le bassin minier atteindra son pic de production en 1930, avec 59 millions de tonnes, et entamera son inexorable déclin au lendemain de la Première Guerre mondiale. En 1979, la dernière fosse ferme. La cité périclite. En 2012 ne restaient que deux habitants, dont la mère de Jocelyne Perry, née en 1957 et qui y a grandi. «On aurait dit le quart-monde tellement c'était moche», se souvient-elle, «très contente» de la réhabilitation, tout en trouvant «dommage» qu'il n'y ait pas eu d'argent pour rénover la cité quand les gens y habitaient encore.

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