- En chute libre, les ventes de terrains en région parisienne sont au plus bas depuis 20 ans. Et les prix sont élevés.
Le rêve de la maison individuelle et de devenir propriétaire des Français s’éloigne de plus en plus. Les achats de terrains, pour construire sa maison, sont en chute libre, en Île-de-France. Du jamais vu depuis 2004 ! En plus de 20 ans, ils ont dégringolé de 71% (!) et de 39% en seulement 12 mois, selon une étude des notaires du Grand Paris . En 2024, ils n’ont recensé «qu’» environ 2000 contre plus de 70000 en 2004. Un recul annuel trois fois plus élevé que celui des ventes de logements anciens (-13% en un an).
On savait qu’en Île-de-France, le foncier était rare et que les coûts de construction, depuis la guerre en Ukraine, avaient explosé. À ces deux raisons tenaces s’en est ajoutée une autre qui fait grincer des dents les propriétaires immobiliers, liée à la transition écologique : la réglementation. « À la raréfaction du foncier, la lutte contre l’artificialisation des sols et le souhait de densifier et de reconstruire l’existant, s’ajoute une complexification réglementaire qui bride les projets », dénoncent-ils.
Qui dit moins de ventes, donc moins de biens disponibles, dit prix en hausse. C’est ce qui s’est passé entre 2004 et 2007 avec des tarifs qui ont même flambé, d’environ 60% en trois ans. Acheter un terrain en Île-de-France coûtait moins de 100.000 euros en 2004 et autour de 150.000 euros en 2007. Pendant ce temps, le nombre de terrains à vendre a fondu de 43%. Depuis, les prix des terrains à bâtir semblent se stabiliser autour de 140.000 euros, en région parisienne.
Mais, pour les notaires, ces faibles variations de prix sont à relativiser. Pour deux raisons. D’une part, la Seine-et-Marne (77) fait baisser drastiquement la moyenne de la région parisienne, avec des prix qui avoisinent les 100.000 euros depuis 10 ans. Là où la plupart des autres départements d’Île-de-France affichent des prix compris entre 135.000 et 165.000 euros. D’autre part, la surface des terrains, après une forte baisse entre 2005 et 2018, tente une remontée depuis. « Cette tendance légèrement haussière pourrait provenir du souhait de réaliser un projet plus qualitatif, avec l’impact du Covid et le désir exprimé par beaucoup de ménages de bénéficier d’espaces plus grands et de verdure », décryptent les notaires du Grand Paris. Mais cette percée reste fragile. Les crises politiques à répétition vont-elles plomber ces envies de grandeur des Français ?
Enfin, quid du profil des acheteurs de terrains à bâtir ? L’âge médian a légèrement augmenté en 20 ans, passant de 37 ans à 41 ans, selon les notaires du Grand Paris. Avec une poussée récente - à partir de 2022 - liée à la dégradation des conditions d’acquisition et notamment l’envolée des taux de crédit mais aussi des coûts de construction et du recul des aides (fin du Pinel entre autres).
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