Un propriétaire a découvert la supercherie dans des circonstances rocambolesques. Avant d'envisager des poursuites judiciaires.
« C'était dur et j'ai mis deux semaines avant de m'en remettre. » Deux ans après les faits, Maxime (le prénom a été modifié) se remémore une histoire invraisemblable avec son logement Airbnb de 40 m². Comme plusieurs autres propriétaires, son bien a été détourné de sa vocation touristique . Tout démarre, en mars 2023, par un banal week-end durant lequel Maxime a loué son appartement du centre de Marseille à un couple de quinquagénaires.
Le vendredi, en fin d'après-midi, la locataire sonne à son domicile. « Elle donnait l'impression d'une randonneuse, avec ses chaussures et ses bâtons. Sur le coup, je n'y ai pas prêté attention », raconte Maxime. Ces bâtons vont se révéler d'une grande utilité, mais pas pour une balade dans les Calanques. Peu après, le compagnon de la locataire lui emboîte le pas. Autre détail, d'apparence insignifiante, qui a été déterminant pour comprendre la suite imprévue de l'histoire : le couple de voyageurs a « lourdement » insisté, selon le propriétaire, pour faire le ménage, à la fin du séjour.
Lundi matin, Maxime reçoit un SMS inattendu. Son logement a servi pour le tournage d'un film porno . Interloqué, Romain a cru à une blague et ne croit pas un mot de ce que lui raconte son frère. Mais lorsque ce dernier lui décrit, avec précision, le profil des occupants, le doute et même la colère s'installe chez le propriétaire de 35 ans. Comment son frère a-t-il été mis au courant ? Par un collègue de travail qui sert fréquemment de figurant dans le cinéma pour adultes. Or, ce week-end de mars 2023, il était présent chez Maxime pour tourner un film X, une demi-heure après que le propriétaire a laissé les clés aux locataires. En entrant dans son appartement, le figurant a reconnu son collègue sur une photo de famille.
Prévenu par un collègue de son frère
Mis au courant, Maxime n'a qu'une envie lundi matin lors de la remise des clés : demander des explications avec le couple de locataires. Problème : il n'a aucune preuve. Le collègue de son frère a préféré rester discret et ne pas prendre de photos des scènes embarrassantes. « Finalement, j'ai fait comme si de rien n'était et j'ai tourné la page », explique Maxime qui a récupéré son logement comme prévu dans un bon état. « Seuls les draps du lit étaient tachés », a noté le jeune homme qui a mis du temps avant de tourner le dos à cette affaire rocambolesque. « Dégoûté », Maxime n'a pas souhaité retourner dans son appartement, pendant deux semaines.
L'histoire ne s'arrête pas là. Deux semaines plus tard, nouveau rebondissement : Maxime tombe sur des vidéos publiées par la locataire sur Instagram. « Elle fait la visite de mon appartement et raconte qu'elle allait y recevoir plusieurs «beaux jeunes hommes» , raconte le propriétaire. J'ai également trouvé deux photos d'elle en sous-vêtement dans ma chambre .» Maxime n'est pas le seul dans ce cas : la locataire indélicate a publié des vidéos d'autres logements Airbnb qu'elle a loués.
Cette fois-ci, le propriétaire décide de contacter la quinquagénaire pour lui demander des explications. D'autant qu'il a découvert un détail troublant : la locataire a l'intention de diffuser ses ébats sexuels sur Internet. « Rassurez-vous, on ne verra pas votre appartement », promet-elle, dans un échange avec le propriétaire que Le Figaro s'est procuré. Méfiant, Maxime, qui lui demande de renoncer à ce projet, la prévient qu'il a averti son avocat qui a mandaté un huissier de justice « pour dresser des procès-verbaux à la suite des captures d'écran que j'ai effectuées de nos échanges et d'Instagram. » Si elle mettait son plan à exécution, elle serait attaquée en justice.
Compte Airbnb supprimé
Mise sous pression, la locataire « prend peur » et envoie une dizaine de SMS au propriétaire. « Quel est mon intérêt de ne pas tenir ma parole ? », « Vous voulez me faire un procès pour quoi ? » ou encore « Qu'est-ce que j'ai fait concrètement qui vous fasse du tort ? » Un quart d'heure plus tard, changement de ton radical : la locataire fait tout pour que Maxime ne l'assigne pas. Elle s'excuse et promet de ne pas publier les vidéos. « Je suis désolée si je vous ai blessé ou outragé. Rien ne sera publié et tout a été détruit. Si je peux faire quelque chose d'autre pour réparer la blessure que vous avez ressenti, dites-le-moi, je ne sais pas quoi faire de plus. Je n'ai même pas pensé que je pouvais vous blesser, donc mille excuses. »
L'affaire s'arrête là. Sans poursuite judiciaire et sans indemnisation pour préjudice moral. « Sur le coup, j'ai été dégoûté car j'ai été trompé. C'est humiliant ! Sans le collègue de mon frère, je n'aurai jamais été au courant de cette histoire , réagit Maxime. Heureusement, ce n'est qu'une seule fois sur une centaine de locations que j'ai déjà faites. » Le compte Airbnb de la locataire qui n'avait que des « bons commentaires », a été supprimé.
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