En un an, les achats de logements neufs ont baissé de 40%. (illustration) (jarmoluk / Pixabay)
Avec une baisse des logements neufs de 40 % au premier trimestre sur un an, les promoteurs cherchent à faire disparaître leur stock de logements en proposant d'importantes ristournes. Mais même cela ne suffit pas toujours à conclure les transactions.
Les promoteurs immobiliers hésitent de moins en moins à offrir des rabais. Confrontés à un marché en ralentissement, ils cherchent à se débarrasser des logements neufs qu'ils ont en stock. A Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), BNP Immobilier offre ainsi 80 000 euros de remise pour un appartement de standing, rapporte Le Figaro . A Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), le groupe Les Nouveaux Constructeurs propose quant à lui 54 000 euros d’aides à l’achat pour un logement. Ailleurs en région parisienne, ce sont 40 000 euros offerts par Coffim et 27 000 euros par Nexity.
« C’est du jamais vu , a estimé Quentin Saint-Gilhem, fondateur de Squarimo, une start-up qui conseille les promoteurs. [...] Les vendeurs d’immobilier neuf proposent régulièrement d’offrir les frais de notaire, une cuisine, ou 2 000 euros par pièce, mais pas de payer des sommes aussi élevées » . Cette situation s'explique par un ralentissement important des ventes de biens neufs. Avec 111 189 biens acquis, la chute a atteint 40 % au premier trimestre sur un an, selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Le niveau est historiquement bas.
Des mensualités prises en charge
Certains promoteurs ont d'autres arguments. Ainsi, Cogedim prend en charge jusqu’à 600 euros de mensualité de crédit par mois, et ce pendant quatre ans. « Cela peut représenter jusqu’à 30 % de la mensualité. C’est un vrai gain en pouvoir d’achat, qui peut mettre le pied à l’étrier à certains ménages » , a expliqué Paul Lassalle, directeur commercial chez Cogedim. De son côté, Nexity propose jusqu’à 1 500 euros par mois pendant 18 mois.
Ces efforts entrepris par les promoteurs pourraient malgré tout se révéler insuffisants. Même s'ils baissent les prix, offrent les frais de notaire ou allègent le coût du crédit, les groupes se heurtent à la hausse du coût d’un prêt immobilier. Le taux d'emprunt est en moyenne de 3,8 % pour un crédit d'une durée de 20 ans. Autre paramètre inquiétant, les prix du neuf sont encore en hausse, avec un bond de 4,1 % au niveau national sur un an, selon la FPI.
Des dossiers non validés au final
En début d'années, certains promoteurs ont consenti de grosses ristournes qui ont attiré les acheteurs. Mais des ventes n'ont finalement pas pu être concrétisées faute de crédits acceptés. La production de nouveaux crédits - neuf et ancien confondus – a baissé de 38,2 % fin mai 2023 en glissement annuel. Or les réservations conditionnent le développement du programme de construction. En deçà de 50 %, il est abandonné, ce qui pourrait arriver à de nombreux projets immobiliers neufs.
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