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En mal de logement, des parents solos partagent le même toit
information fournie par Le Figaro 11/01/2024 à 06:00

Une famille sur quatre est monoparentale en France. Près de Paris, une dizaine de parents et leurs enfants vivent dans une résidence commune.

Des parents solos font toit commun depuis décembre près de Paris. Cette initiative est en vogue aux États-Unis et tente de s’implanter en France où un quart des familles sont monoparentales. Un chiffre en augmentation de trois points en dix ans. Située à Poissy (Yvelines), la résidence Commune a été conçue pour accueillir 13 parents et leurs enfants dans des espaces de 30 m2 (chambres, kitchenette et salle de bain) pour un loyer mensuel compris entre 1190 et 1450 euros.

Pour ce montant, les locataires (à la quasi-majorité des mères) partagent une salle à manger, un jardin, un espace de coworking, un mur d’escalade, une buanderie et un bar au sous-sol. Ainsi que les frais de ménage, l’abonnement internet et de streaming, le soutien scolaire ou encore l’assistance juridique. « Le concept de coliving existe depuis longtemps pour les jeunes actifs, les étudiants, les seniors, les personnes handicapées, mais ça n’existait pas pour les parents solos », déclare Tara Heuzé-Sarmini, cofondatrice de la structure.

Or, « la crise du logement frappe plus particulièrement les familles monoparentales qui vont systématiquement être mises en concurrence avec des familles dites “traditionnelles” ou des couples qui ont deux revenus au lieu d’un », relève-t-elle. À l’image de Julie, sur le point de poser ses valises à Poissy. Après sa séparation, cette commerciale de 31 ans raconte s’être retrouvée avec sa fille de deux ans «en galère de logement». « J’ai cherché pendant plusieurs mois, mais quand j’arrivais pour les visites avec un dossier de mère séparée et qu’en face de moi il y avait un couple avec deux salaires, je n’avais aucune chance », raconte-t-elle.

Baux d’un an renouvelables

Le constat n’est pas nouveau. En 2017, un rapport du défenseur des droits estimait qu’une famille monoparentale était « deux fois plus » exposée à la discrimination dans la recherche d’un logement « qu’une famille biparentale ». Et la situation s’est encore dégradée avec la crise du logement, marquée par une offre qui se raréfie et des exigences à la hausse de la part des propriétaires en termes de garanties. Pire, les représentations « parfois associées à la figure de la mère célibataire, jugée tantôt “irresponsable”, tantôt “vulnérable”, peuvent conduire à allonger le délai d’attente de certaines femmes pour accéder à un logement social », relevait la Fondation Abbé Pierre dans son rapport 2023 sur le mal logement .

Dans ce contexte, Commune se veut avant tout comme « une solution transitoire », selon sa conceptrice. Avec des baux d’un an, renouvelables deux fois, «o n essaye d’offrir le meilleur coussin d’atterrissage possible pour les familles devenues monoparentales ». « L’idée, ce n’est pas d’y vivre ad vitam aeternam. Je le vois plus comme un sas de décompression pour pouvoir mieux organiser la suite sereinement, sans être dans le “où est ce que je dors ce soir?” », indique Julie.

Commune s’adresse à des profils issus de la classe moyenne en termes de revenus. La start-up, qui a levé 1,5 million d’euros de fonds en 2022, veut ouvrir une résidence dans le Nord en mars et vise 500 ouvertures « en dix ans en France, en Europe et en Amérique du Nord ». « Des maires s’inquiètent de voir partir certains de leurs habitants et de leurs agents qui, une fois séparés, ne pouvaient plus se loger sur la commune », indique Nicolas Baumer, co-fondateur de l’association lyonnaise Kozoku (néologisme japonais signifiant la tribu des solitaires), quelques semaines après avoir été auditionné à l’Assemblée nationale sur le sujet. Parmi les pistes évoquées, la création d’un «statut de familles monoparentales» ou la mise en place d’avantages fiscaux «pour des propriétaires qui loueraient leurs biens à des parents solos quelques années, le temps qu’ils accèdent à un logement social».

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