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Des enfants placés retrouvent un cocon dans cette nouvelle pouponnière
information fournie par Le Figaro 24/09/2022 à 07:00

La nouvelle pouponnière du Calvados accueille 42 enfants séparés de leurs parents à la suite d’une décision de justice.

À Fleury-sur-Orne (14), en périphérie de Caen, une nouvelle pouponnière a vu le jour. Et son architecture est pour le moins inattendue: la structure tout en rondeur fait penser à des igloos ou un village de Télétubbies. « L’ architecture organique n’a rien d’un style. C’est juste l’expression d’une fonctionnalité. Les gens ne votent pas pour nous parce qu’ils trouvent nos projets beaux mais parce qu’ils les trouvent fonctionnels », justifie l’architecte Paul Le Quernec. Avant d’ajouter: « À l’origine, l’homme s’abrite en traçant un cercle autour de lui dont l’individu est le centre, comme dans les igloos inuits ou les yourtes mongoles ».

En effet, l’esthétisme n’est pas la priorité de ce projet architectural de plus de 2600 m² dont l’enveloppe globale s’élève à un peu plus de 5 millions d’euros. Le bien-être des enfants, leur sentiment de sécurité, est le principal argument de Paul Le Quernec qui n’avait qu’un objectif: « fournir un cocon » à 42 êtres de 0 à 6 ans, prématurément abîmés par la vie, comme le souligne Deborah Kempf, chef de projet. Ils ont été retirés à leurs parents à la suite d’une décision judiciaire ou admnistrative, si des risques pour l’enfant ont été constatés ou s’ils ont été victimes de maltraitance. Les enfants sont supposés restés temporairement dans ce lieu d’hébergement, le temps qu’on leur trouve une famille d’accueil ou qu’ils puissent retourner dans leur cellule familiale.

Un pont-levis pour séparer enfants et adultes

« On a exagérément pensé aux enfants. On a décrété qu’ils avaient un rapport détérioré au monde des adultes, donc le bâtiment administratif avec les bureaux des médecins, des psychologues et la zone d’accueil des parents ne pouvait pas être dans la même unité architecturale que celle des enfants », explique l’architecte. Le ton est donné. Les deux bâtiments distincts sont uniquement reliés par une passerelle, une sorte de pont-levis suspendu au-dessus du sol, comme dans un château fort. Le sol a même été creusé sous la passerelle de liaison afin de marquer d’autant plus cette séparation. Le premier bâtiment, aux murs couleur vert pomme, abrite la partie administrative et l’autre aux murs beige sable et aux sols parquetés, accueille les enfants.

On commence par traverser le bâtiment logistique, celui des adultes, avant d’entrer dans le monde des enfants. Plus on avance dans la structure et plus on s’éloigne du monde des adultes qu’on laisse derrière soi afin de pénétrer dans un espace protecteur. La zone de rencontre parents-enfants a été positionnée dans l’entrée du bâtiment des adultes, afin de les tenir volontairement à l’écart de l’espace dédié aux enfants. « Un deux-pièces a aussi été aménagé pour permettre aux parents de venir passer un week-end avec leur enfant. Les équipes observent ainsi si la réacclimatation se passe bien », ajoute Deborah Kempf.

La «bulle» des enfants ne ressemble en rien à un bâtiment public mais s’apparente plus à un logement de plain-pied avec son sas d’entrée où des chaussures sont rangées et des manteaux suspendus comme dans n’importe quelle maison. Ses chambres sont dotées d’un parquet en imitation pin et ses jardins, de balançoires. La salle zen, destinée à apaiser des enfants en pleine crise de larmes, avec ses murs roses et sa moquette épaisse de même couleur, prend encore plus ses distances avec un bâtiment de collectivité type. « On avait pour obsession de pousser la domesticité à l’extrême », souligne l’architecte. Un projet unique donc puisque Paul Le Quernec n’avait encore jamais eu l’occasion de créer une pouponnière, plus habitué à donner forme à des crèches comme à Sarreguemines, en Moselle (57). « Les enfants ont encore plus besoin d’un sentiment de protection et d’isolement que dans une crèche. Ils dorment ici la nuit contrairement à une crèche. Nos espaces courbés avec des voûtes font encre plus sens », souligne-t-il.

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