
(Crédits: Adobe Stock)
Une étude récente affine la carte de l'exposition au risque retrait-gonflement des argiles. L'occasion de repérer les secteurs où les maisons sont particulièrement vulnérables en mêlant la nature des sols, la pente et la forme du bâti.
Un véritable cauchemar. Entre 2010 et 2020, les risques liés au retrait-gonflement des argiles (ce phénomène qui fissure les maisons après de fortes variations de température et d'humidité de sols riches en argiles) ont déjà causé plus de 60.000 sinistres reconnus par l'État au titre de catastrophe naturelle. Et les choses ne sont pas près de s'arrêter: l'année 2022 aurait généré entre 2,4 et 2,9 milliards d'euros de sinistres, selon France Assureurs, sur ce seul problème. Et les spécialistes s'accordent à reconnaître que les coûts vont continuer à grimper pour dépasser celui des inondations ou des submersions marines.
Dans ces circonstances, il commence à devenir urgent d'affiner la présence de ce risque qui est tout sauf anecdotique. Certes, il existe une carte de France officielle de l'exposition à ce risque en France, selon trois niveaux (faible, moyen, fort, voir ci-dessous). Mais comme le pointe PriceHubble, start-up spécialisée dans la data immobilière, «la simple appartenance d'un bien immobilier à une zone exposée au retrait-gonflement des argiles ne suffit pas à prédire l'apparition de sinistres» . Pour affiner l'analyse, elle s'est donc appuyée sur d'autres éléments qui viennent rendre les logements vulnérables à ce risque: à savoir ceux qui sont construits sur des terrains en pente et ceux dont la forme (concave ou complexe) présente des points de faiblesse structurelle qui vont faire bondir le risque de fissures.
Épée de Damoclès
S'appuyant sur la carte de l'exposition RGA (voir ci-dessus), PriceHubble s'est concentrée sur 4 régions où l'exposition est significative pour établir à chaque fois le nombre de logements véritablement vulnérables face à ce risque de fissures. C'est ainsi qu'en Occitanie, pas moins de 51.622 maisons ont été identifiées (voir notre infographie) comme «hautement vulnérables» (situées en secteur à fort risque, pente modérée ou plus et forme excluant la version compacte). En Nouvelle-Aquitaine, ce chiffre est également impressionnant avec 29.516 maisons concernées. Côté Île-de-France, il faut tabler sur 12.206 maisons selon cette même méthodologie tandis qu'en Centre-Val de Loire les chiffres sont un peu moins catastrophiques et 2352 maisons en situation délicate. Une donnée qui sera sans doute examinée de plus en plus finement à l'avenir tant l'épée de Damoclès des fissures risque d'être de plus en plus redoutée dans les mois et années qui viennent.
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