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Cette maison de 120 mètres carrés a été achetée par 2000 propriétaires différents
information fournie par Le Figaro 19/08/2025 à 06:00

Des milliers de voisins du 14e arrondissement de Paris ont jeté leur dévolu sur une propriété à 600.000 euros afin de proposer des cours de cuisine, des ateliers tricot, de l’aide aux devoirs...

La promesse de vente vient d’être signée. Non pas par un propriétaire mais par 2000 personnes. Une ancienne imprimerie de 120 m², située au 29, rue de l’Aude, dans le 14e arrondissement de Paris, va devenir la maison commune de plusieurs milliers de voisins. « Ce local était connu par certains habitants du quartier. Il avait été une imprimerie de quartier puis une galerie de peinture dédiée aux peintres ukrainiens. Quand nous avons eu connaissance de cette disponibilité à la vente, nous avons contacté la propriétaire et son notaire car ce local correspondait à un emplacement idéalement situé, au cœur du quartier hyper voisin, dans la rue de l’Aude où nous avons initié notre premier évènement, il y a 8 ans, La Table d’Aude », confie, au Figaro, Patrick Bernard, le président de la République des Hypers Voisins. Cette association fondée en 2017 vise à « transformer des voisins qui disent bonjour 5 fois par jour en Hyper Voisins qui disent bonjour 50 fois par jour» .

Un prêt immobilier spécifique pour les habitants

La maison accueillera des ateliers tricot, des cours de cuisine, de l’aide aux devoirs... et abritera des outils utiles à tous les voisins comme un diable. Deux soirs par semaine, des habitants pourront recevoir des amis ou de la famille dans ce local. Les idées ne manquent pas. Des ateliers santé pourront aussi être organisés. Une habitante suggère également d’installer une machine à laver commune, rapporte Le Parisien . Une autre encore de préparer des brunchs anglais, espagnols ou italiens.

Le coût de la maison ? 600.000 euros. « Un gros budget , reconnaît Patrick Bernard. Mais nous sommes plusieurs milliers de personnes. On peut répartir cet achat en 600 parts, que nous appelons des briques, de 1000 euros. » Même la banque du quartier, le Crédit Mutuel, a lancé un prêt de 1000 euros sur 5 ans pour les habitants afin de participer au projet. « Un prêt Hyper Voisins avec une mensualité à peine supérieure à un paquet de cigarettes , se réjouit le président bénévole de l’association. Cette acquisition est à portée de main. Le fait de l’acheter ensemble fait de nous des pionniers ».

Les fonds nécessaires pour acquérir ce local seront bientôt réunis. Actuellement, 346 briques ont été achetées, soit 58% de la somme totale du bien (montant des travaux nécessaires compris). Quelques voisins ont assuré qu’ils participeraient à leur retour de vacances. L’association compte demander à la mairie du 14e un budget participatif pour ce « projet d’intérêt général », comme le décrit le président d’Hyper Voisins.

Pas de plus-value possible

Quid des charges de copropriété ? « Les charges de copropriété comme la taxe foncière seront à la charge de la SAS immobilière que nous allons créer avec tous les porteurs de « briques ». Une convention d’exploitation sera signée avec l’association Les Hyper Voisins qui réintégrera l’équivalent du montant de ces frais dans la convention et fera son affaire des autres frais de fonctionnement (assurances, maintenance, entretien, consommable) ». Pour faire face à l’ensemble de ces frais, la Maison proposera, quelques jours par an, des prestations à des entreprises du quartier comme des ateliers culinaires sous forme de team building.

Les copropriétaires auront-ils des privilèges ? « Ils ne bénéficieront d’aucun privilège, hormis celui de détenir, via une participation dans la société, une part de copropriété de la « Maison ». Ces parts seront théoriquement cessibles après une franchise de cinq années mais ne pourront bénéficier d’aucune plus-value, la valeur de l’action restant bloquée ad vitam au nominal de 1000 euros. Si une plus value venait à apparaître pour quelque cause que ce soit, il sera acté dans les statuts de la SAS qu’elle ne pourra en aucun cas être redistribuée aux actionnaires et sera dirigé vers un objet d’intérêt général à définir ultérieurement », conclut le président de l’association.

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