Le centre de vacances à l'abandon, qu'ils occupent depuis une dizaine d'années, sera mis aux enchères début septembre.
Un squat de logements qui dure depuis une dizaine d'années va-t-il bientôt toucher à sa fin ? Dans le Finistère (29), un ancien centre de vacances est à l'abandon. En 2008, un promoteur immobilier a bien tenté de transformer les lieux en une résidence de tourisme 4-étoiles. Mais le projet a capoté. Un an plus tard, le propriétaire des Roches Blanches - le nom de l'ancien village vacances situé près de la pointe du Leydé, à cheval entre Douarnenez et Poullan-sur-Mer - qui n'avait plus les moyens d'entretenir les lieux, a été mis en liquidation judiciaire. La descente aux enfers de cette association agréée par l'Éducation nationale a profité à une cinquantaine de squatteurs qui occupent illégalement les lieux depuis plus de 10 ans.
Dans ce cas-là, la justice saisit tous les biens immobiliers concernés et les met aux enchères. Ce sera chose faite le mercredi 3 septembre par le Tribunal judiciaire de Quimper. Mise à prix ? 200.000 euros. Si aucune offre n'est faite à ce tarif, la mise de départ sera abaissée à 150.000 euros puis à 100.000 euros. L'ancienne colonie douarneniste de cinq bâtiments dont la surface habitable varie entre 228 et 500 m², juchés à flanc de falaises, avec une vue sur la baie de Douarnenez. Le tout campé sur un terrain de trois hectares où se trouve un bois de pins. Un bémol qui plombe ce cadre bucolique : l'ensemble immobilier ne dispose d'aucun système d'assainissement collectif. Et d'après le Plan local d'urbanisme, il se situe dans une « zone naturelle sensible », selon Ouest-France .
Objectif : 350.000 euros
Et ce n'est pas tout. Toute nouvelle construction, y compris une extension, est interdite. Dit autrement, si le nouvel acheteur envisage de démolir les bâtiments, il lui sera impossible de les reconstruire, à en croire le PLU. Le calvaire des potentiels acheteurs ne s'arrête pas là. Qui dit saisie immobilière , dit souvent habitation occupée. Et, comme précisé dans les conditions de vente, mises à disposition des enchérisseurs intéressés, « l'acheteur doit en faire son affaire personnelle » . Comprenez : c'est au nouveau propriétaire de reprendre possession des lieux et d'expulser les occupants s'ils refusent de partir.
Attention ! Le vainqueur de la vente aux enchères ne pourra pas évacuer les squatteurs par ses propres moyens. La loi interdit, en effet, aux propriétaires dont le logement est squatté, de se faire justice eux-mêmes. Pire : les squatteurs pourraient, dans ce cas, porter plainte contre eux pour « violation de domicile » . Une aberration ! Bonne nouvelle : pour expulser les occupants illégaux, le nouveau propriétaire n'aura pas besoin de passer par une longue et coûteuse procédure judiciaire. La décision qui sera remise par le Tribunal judiciaire de Quimper au vainqueur de l'enchère équivaut à un jugement d'expulsion. Mais il devra sans doute faire appel aux forces de police pour évacuer la cinquantaine de squatteurs.
Ce bras de fer pourrait accoucher d'un retentissement inattendu. Pour éviter d'être expulsés, les squatteurs ont eu une drôle d'idée : participer à la vente aux enchères. Et pour cela, amasser un maximum d'argent. Dans ce but, ils ont lancé une cagnotte en ligne et espèrent récolter 350.000 euros. À ce jour, ils n'en ont amassé que 4000.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer