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C’est le moment d’en finir avec les logements vacants en centre-ville
information fournie par Le Figaro 22/03/2023 à 06:00

(Crédits photo : Unsplash - Val Stoker )

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Construction en panne, accession à la propriété bloquée, tension locative au maximum... Remettre en location des habitations vacantes est plus urgent que jamais.

Cela fait près de 40 ans que Bernard Devert a pris son bâton de pèlerin pour œuvrer à l'intégration par le logement. Cet ancien promoteur ordonné prêtre en 1987 est le fondateur du mouvement de lutte contre le mal-logement Habitat et Humanisme qui compte désormais 56 associations à travers la France et gère ou détient pas moins de 9800 logements. La plupart d'entre eux sont des habitations qui sont déjà en état d'être louées ou des constructions neuve mais Bernard Devert estime qu'il est désormais urgent de se préoccuper aussi des logements vacants dans l'ancien.

«C'est une situation catastrophique qui s'annonce et qui est déjà enclenchée, souligne-t-il. Le logement très social est largement lié à la production neuve, or si je m'appuie sur l'exemple lyonnais que je connais bien, la construction a été divisée par quatre... Si l'on y ajoute la tension locative, la mise en vente de logements locatifs et l'incapacité d'un nombre grandissant de Français à accéder à la propriété, nous sommes face à un blocage.» L'avantage de recourir aux logements vacants , c'est que c'est une solution rapidement mobilisable, là où il faut souvent des années pour construire du neuf.

Une brigade anti-vacance à Roubaix

Problème: la mobilisation de ces logements vacants est un «serpent de mer» , comme le reconnaît lui-même Bernard Devert. Plusieurs dispositifs ont été mis en place qu'ils soient incitatifs comme la formule Loc'avantages (avec des aides pour les travaux et une défiscalisation sur les loyers faibles) ou contraignants comme les taxes sur les logements vacants qui augmentent, mais rien n'y a fait. Du côté de Roubaix (Nord), une brigade dédiée a été constituée par la municipalité pour faire baisser un taux de logements vacants particulièrement élevé , touchant près de 5% du parc privé de la ville.

En s'appuyant sur les chiffres du ministère du Logement en les corrigeant à la baisse, Bernard Devert rappelle qu'il y a plus de 300.000 logements vacants dans les métropoles (la grande majorité de ces logements vacants étant situés en dehors des grandes villes, dans les secteurs les moins recherchés) et qu'il faut intervenir auprès de leurs propriétaires. «Il est impensable que nous n'en trouvions pas 20% qui se mobilisent, ce qui conduirait à créer une offre nouvelle d'environ 60 000 logements au sein des agglomérations les plus tendues» , souligne-t-il dans une lettre ouverte. En travaillant sur des baux de longue durée, son association ou d'autres structures pourraient remettre ces logements en location et offrir un loyer garanti au propriétaire, quelle que soit l'occupation des lieux. L'occasion de recréer pour le bailleur une «valorisation patrimoniale» de son bien tout en lui conférant une «utilité sociale» et en améliorant même l'estime de soi du propriétaire.

«Esprit de cordée»

Et comment ou pourquoi cette formule finirait-elle par fonctionner cette fois-ci? Car elle s'appuierait sur une mise en commun des énergies. Avec ce que Bernard Devert qualifie en clin d'œil d' «esprit de cordée» , il s'agirait d'embarquer à la fois les propriétaires de logements vacants, les acteurs du logement social, notamment associatifs, et même les futurs occupants qui pourraient s'investir dans la réhabilitation des parties privatives. « L'effort doit être partagé par tous, explique-t-il. Certes, tous les locataires ne peuvent pas intervenir en ce sens mais c'est une manière d'en faire aussi des acteurs du logement.» Une piste effectivement peu souvent abordée. «Le diagnostic posé et le traitement proposé n'ont rien d'utopique, conclut le fondateur d'Habitat & Humanisme dans sa lettre ouverte. Oui, une ouverture est possible pour réduire le mal-logement. Ne la rejetons pas.» Un acte de foi dans l'âme humaine qui peut sembler naturel de la part d'un prêtre mais qui n'attend qu'à être partagé par le plus grand nombre.

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