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Anne Hidalgo et ces 24 maires ont touché le jackpot fiscal grâce aux propriétaires de résidences secondaires

information fournie par Le Figaro 19/12/2025 à 06:00

- Pour freiner la hausse des résidences secondaires, les villes éligibles peuvent augmenter jusqu’à 60% la taxe d’habitation. Découvrez le top 25 des communes qui ont récupéré le plus d’argent.

Même si Paris est une ville composée aux 2/3 de locataires, Anne Hidalgo peut remercier les propriétaires d’exister. Notamment ceux qui possèdent une résidence secondaire . Certes, ils sont ultra-minoritaires dans la capitale - 9,8% du parc immobilier - soit plus de 137.000 logements -, selon l’Insee - mais ils ont tout de même permis à la mairie de toucher un joli pactole. Il s’élève à plus de 334 millions d’euros en 2024 (les chiffres de 2025 ne sont pas encore connus), selon une étude de Green Acres qui a recueilli les données fiscales de chaque commune pour établir le top 25 des villes les plus gourmandes. Pas de quoi toutefois réduire sensiblement la dette vertigineuse de la Ville qui devrait avoisiner les 10 milliards d’euros dans un an .

C’est la somme déboursée par les propriétaires parisiens des résidences secondaires au titre de la taxe d’habitation. Un sujet qui risque d’animer la campagne des prochaines élections municipales qui ont lieu en mars 2026. Depuis 2017, chaque ville éligible (près de 4000 selon la Direction générale des finances publiques) peut, chaque année, appliquer à la taxe d’habitation une hausse minimale de 5% qui peut grimper jusqu’à 60% !

Or, 37% de ces communes ont voté en faveur de ce taux maximal en 2024 - et 40% en 2025. Et ça se voit dans les chiffres : « La taxe d’habitation d’une résidence secondaire coûte aujourd’hui en moyenne 1125 euros contre 700 euros environ avant l’entrée en vigueur de la surtaxe », affirme Benoît Galy, fondateur de Green-Acres. Au total, la taxe d’habitation sur les résidences secondaires a rapporté aux communes près de 4 milliards d’euros en 2024, dont 436 millions d’euros pour la surtaxe.

Avec ses 334 millions d’euros récoltés en 2024, Paris arrive en tête du classement des villes qui ont récupéré le plus d’argent auprès des propriétaires (voir ci-dessous). La Ville lumière n’est pourtant pas la première à laquelle on pense lorsqu’on évoque les résidences secondaires. « Cette singularité s’explique à la fois par la forte présence de propriétaires internationaux mais aussi par un phénomène bien français : de nombreux ménages qui partent s’installer en province, conservent un pied-à-terre parisien, accentuant mécaniquement les recettes fiscales », décrypte Benoît Galy.

Cannes sur le podium avec une surtaxe à 0%

À des années-lumière de Paris, suivent deux autres villes moins inattendues et bien connues des adeptes de la Côte d’Azur : Nice (63,8 millions d’euros) et Cannes (44,2 millions d’euros). C’est le seul point commun qu’elles ont entre elles. Car, d’un point de vue fiscal, elles ont fait un choix diamétralement opposé : Christian Estrosi a appliqué la surtaxe maximale de 60% en 2024, alors que son homologue David Lisnard a été un des rares maires à opter pour une surtaxe de...0%.

Et comme, le coût moyen de la taxe d’habitation est un des plus élevés du top 25 (1867 euros), voilà pourquoi Cannes se trouve aussi haut dans le classement. Sans compter que 44,5% des logements cannois sont des résidences secondaires, selon l’Insee (contre 13,8% à Nice). D’ailleurs, il est intéressant de constater que 44% (11/25) des villes du top 25 ont opté pour une surtaxe de 0%. Soit parce que leur taxe d’habitation est déjà parmi les plus élevées, comme Megève (2015 euros) ou que la part de résidences secondaires l’est aussi, comme La Baule (58,7%).

En optant pour la surtaxe maximale, la plupart des villes, à commencer par Paris, veulent freiner la hausse des résidences secondaires qui ont plus que doublé en 30 ans (53.000 à 137.000 logements). Mais, généralement, les propriétaires, suffisamment bien dotés financièrement, préfèrent payer plus plutôt que vendre leur bien. En revanche, derrière ce ras-le-bol fiscal se cache une injustice démocratique. « On fait peser l’impôt sur des personnes qui, très souvent, ne votent pas dans les communes concernées , analyse Benoît Galy. Or, elles contribuent elles aussi au dynamisme économique local. Préserver la possibilité d’une respiration hors des grandes métropoles est essentiel, tout comme maintenir le dialogue entre la ville et la campagne. »

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