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Femmes et retraite : l’égalité reste à conquérir
information fournie par Mingzi 17/10/2025 à 09:53

Crédit photo : 123RF

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Selon le Cercle de l'Épargne (rapport d'octobre 2025), les femmes restent désavantagées à l'heure de la retraite : carrières interrompues, salaires moindres et accès limité à l'épargne expliquent des pensions bien inférieures à celles des hommes. Un constat qui interroge sur l'égalité économique réelle.

Un déséquilibre persistant entre hommes et femmes

En 2023, les femmes représentaient 53 % des 17,2 millions d'affiliés retraite français, contre 50,8 % en 2004. Ce progrès démographique illustre leur rôle grandissant dans la vie économique, mais il ne gomme pas les inégalités.

Selon le Cercle de l'Épargne, la pension moyenne des femmes demeure inférieure de 38 % à celle des hommes avant réversion, et de 25 % après. Les raisons sont bien connues : salaires plus faibles, carrières interrompues pour raisons familiales, travail à temps partiel plus fréquent, ou encore règles de calcul des régimes de retraite défavorables.

À cela s'ajoute une réalité inquiétante : près de 900.000 femmes vivent uniquement d'une pension de réversion, c'est-à-dire des droits dérivés du conjoint décédé. Une dépendance financière qui illustre la fragilité structurelle du modèle actuel.

Une inquiétude grandissante face à l'avenir

Les femmes se montrent aussi plus anxieuses que les hommes face à leur avenir financier. D'après l'enquête 2025 du Cercle de l'Épargne, 68 % d'entre elles jugent leur pension actuelle ou future insuffisante pour vivre correctement (contre 61 % des hommes). Elles placent d'ailleurs la protection du niveau des retraites en tête de leurs priorités sociales, loin devant le remboursement des soins de santé ou la dépendance.

L'épargne retraite : une prise de conscience encore timide

Malgré ces inquiétudes, les femmes épargnent moins pour leur retraite : 48 % d'entre elles déclarent mettre de l'argent de côté à cet effet, contre 52 % des hommes. Elles sont aussi plus nombreuses à le faire de manière irrégulière, « quand c'est possible ». Ce décalage reflète encore une fois les inégalités de revenus et de stabilité d'emploi.

Sur le terrain des produits d'épargne, les écarts demeurent : seules 39 % des femmes détiennent un plan d'épargne retraite collectif (PERCO ou PERECO), contre 61 % des hommes. Ces dispositifs sont plus souvent proposés dans les entreprises à forte représentation masculine, tandis que les secteurs féminisés – santé, social, éducation – y ont moins accès.

Le PER, un outil prometteur mais encore sous-utilisé

Le Plan d'Épargne Retraite (PER), lancé en 2019, séduit près d'une femme sur deux (47 %). Pourtant, seules 38 % déclarent y avoir souscrit ou envisager de le faire. Si l'intérêt pour la capitalisation croît, les montants investis restent faibles : l'épargne retraite ne représente que 5 % des cotisations globales et 2,2 % des prestations servies.

Vers une nouvelle culture de l'autonomie financière

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : la pauvreté touche davantage les femmes âgées, avec un taux supérieur d'1,5 point à celui des hommes selon l'INSEE. Mais les mentalités évoluent. Quatre femmes sur dix estiment qu'il faut commencer à épargner avant 30 ans, et seule une minorité juge cette démarche inutile.

L'enjeu est clair : renforcer la culture financière, élargir l'accès à l'épargne dans tous les secteurs professionnels et soutenir la continuité des carrières féminines. Car préparer sa retraite, pour les femmes, reste plus que jamais une question d'autonomie.

2 commentaires

  • 17 octobre 10:10

    Peut être 7 ans d'espérance de vie en plus mais avec moins... La réforme suspendue devait apporter des améliorations, elles sont de fait suspendues aussi ! Merci aux syndicats !


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