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Ce mois sans achats superflus secoue nos habitudes et révèle à quel point nos envies influencent notre budget.
Un mois sans dépenses superflues ne doit pas être vu comme une punition, mais comme une remise à zéro. On conserve uniquement l’essentiel, loyer, alimentation, santé, factures, transports, et l’on met de côté tout le reste. L’objectif est d’observer ses réflexes d’achat, de mieux comprendre ses habitudes et de rediriger l’argent économisé vers une priorité concrète : épargne, remboursement d’une dette ou simple sécurité financière. Ce n’est pas une recherche de perfection, mais de cohérence, savoir ce qui est vraiment nécessaire et apprendre à choisir en conscience.
Mettre en place son défi
Avant de commencer, il faut définir une période propice et un objectif clair. Il est recommandé de couper les déclencheurs d’achats impulsifs comme les applications de livraison ou les newsletters commerciales. Planifier ses repas, préparer son café chez soi, fixer à l’avance les rares exceptions autorisées permet d’alléger le défi. Beaucoup tiennent un calendrier où chaque journée sans achat est cochée, une façon visuelle de suivre ses progrès. Comme le rappelle Andrea Woroch, experte en finances familiales, dans les colonnes de Verywell Mind , “ en visualisant votre but, vous êtes plus susceptible de rester motivé ”.
Pour certains, le vrai défi n’était pas d’éviter les achats compulsifs de vêtements ou de gadgets, mais de résister aux petites envies alimentaires. Une participante raconte avoir désinstallé son application de livraison et supprimé ses cartes enregistrées, réussissant ainsi sa première semaine sans craquer, en retrouvant même au fond d’un placard un paquet oublié qui a calmé son envie de chocolat. Au fil des jours, elle a réduit ses abonnements numériques, économisé une soixantaine d’euros et surtout découvert ce qui déclenchait vraiment ses envies : fatigue, ennui ou besoin de récompense.
Quand la psychologie entre en jeu
Le succès d’un challenge “no spend” ne repose pas uniquement sur le portefeuille. “ L’acte d’acheter déclenche une libération de dopamine, la molécule du plaisir, qui réduit brièvement le stress ou l’anxiété sans traiter la cause ”, explique le docteur Abrah Sprung, psychologue clinicienne dans le New Jersey. Retarder un achat, c’est se donner la chance d’écouter ce qui dérange réellement. La thérapeute Cheryl Groskopf le confirme : “Au lieu de ressentir la tristesse, l’ennui ou la tension et d’y répondre, vous les contournez par des achats. Cela crée un schéma où l’inconfort entraîne une action plutôt qu’une réflexion”. En observant ces mécanismes, on reprend le contrôle et l’estime de soi progresse.
Une autre participante a également tiré des leçons intéressantes de son défi. Elle raconte avoir résisté à l’achat d’un peignoir pour chien, séduisant par son aspect amusant, mais finalement inutile, et avoir trouvé une alternative créative pour un cadeau en offrant une plante qu’elle avait fait pousser elle-même. Elle admet toutefois que la fatigue reste un obstacle difficile à dépasser : deux repas pris à l’extérieur sont venus rappeler que les tentations ne disparaissent jamais complètement. Finalement, elle n’a pas économisé une somme spectaculaire, seulement quelques dizaines d’euros, mais l’essentiel était ailleurs : la satisfaction de prouver qu’il est possible de dire non, de trouver des solutions alternatives et de vivre autrement, sans ressentir de frustration.
Des habitudes à cultiver au quotidien
Un carnet ou une application peuvent servir à noter chaque envie, la mettre en attente vingt-quatre heures et y revenir ensuite avec plus de recul. Mettre de côté une somme fixe dès le début du mois permet de ne pas être tenté de la dépenser. Planifier ses repas à l’avance, cuisiner avec ce que l’on a déjà, ou prévoir un “placard de secours” aide à réduire les achats impulsifs liés à la nourriture. Remplacer les dépenses par des alternatives gratuites ou peu coûteuses est une autre clé : visiter un musée gratuit, aller marcher, emprunter un livre à la bibliothèque, organiser une soirée jeux ou cinéma chez soi. Prévenir ses proches du défi évite aussi de se retrouver entraîné dans des sorties onéreuses. Certains tiennent un calendrier où chaque journée sans dépense est cochée, d’autres font un bilan hebdomadaire pour garder le cap. Comme le rappelle Cheryl Groskopf, “le défi rend visibles les schémas émotionnels qui guident les achats. Et une fois qu’ils sont visibles, ils deviennent gérables” .
À la fin du mois, il est essentiel de faire le point sur les économies réalisées, les déclencheurs identifiés et les nouvelles habitudes à conserver. Beaucoup préfèrent ensuite poursuivre sous une forme plus souple : instaurer deux journées sans achat par semaine, fixer un plafond mensuel pour les sorties ou s’accorder un budget limité pour les plaisirs occasionnels. Cette continuité permet d’ancrer les bénéfices du défi sans donner l’impression de vivre dans une contrainte permanente. Commencer par un format plus court, un week-end ou une semaine, reste une bonne manière de tester ses limites avant de se lancer dans un mois entier. Le défi no spend n’est pas un concours de privation, mais une façon d’apprendre à orienter ses choix. On y gagne un peu d’argent, une vision plus claire de ses habitudes et surtout un sentiment durable de liberté.
 
                                            
                                            
                                         
                                            
                                            
                                         
                                            
                                            
                                         
                                            
                                            
                                        
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