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Éco-score textile : qu’est-ce que ce système d’étiquetage des vêtements et peut-on vraiment lui faire confiance ?
information fournie par Le Figaro 02/10/2025 à 17:30
Temps de lecture: 2 min

(Crédits: Unsplash - Noémie Roussel)

(Crédits: Unsplash - Noémie Roussel)

Depuis le 1 er octobre, une nouvelle information s'invite dans les rayons des magasins. Ce nouvel outil censé mesurer l'impact environnemental d'un vêtement n'est toutefois pas infaillible.

Les amateurs de vêtements la remarqueront peut-être durant leurs prochains achats : une petite étiquette a fait son apparition dans certains rayons depuis le 1 er octobre. Baptisée éco-score textile, celle-ci vise à informer les consommateurs sur l'empreinte environnementale d'un vêtement , de la production des matières premières jusqu'à sa fin de vie. Une proposition noble, qui se heurte pourtant déjà à plusieurs limites.

Mis en place dans le cadre de la loi Climat et Résilience de 2021, l'éco-score est le premier dispositif officiel d'affichage environnemental sur les vêtements neufs en Europe. Au total, seize critères sont retenus pour établir un «coût environnemental» à chaque produit, dont les émissions de CO2, la consommation de l'eau, la toxicité ou encore la pollution par microfibres.

Le score est ensuite exprimé en points d'impact : plus le nombre est élevé, plus le coût environnemental est lourd. Des bonus et malus s'appliquent également selon la durabilité du vêtement ou les volumes de production de la marque. Pour l'heure, ce nouvel étiquetage est seulement volontaire mais à partir d'octobre 2026, des ONG, distributeurs et associations auront la possibilité de calculer et diffuser un score sur les produits qui n'en disposent pas, sans accord préalable des marques.

«Un levier» pour les producteurs

Validé par la Commission européenne, ce dispositif établit un repère commun pour les clients et incite les marques à devenir plus vertueuses. L'institution souhaite, à terme, aligner les méthodes nationales sur une future norme européenne d'affichage environnemental. «C'est souvent présenté comme un outil pour le consommateur mais c'est aussi un outil pour les producteurs, un levier pour les guider dans leurs efforts d'éco-participation» , fait valoir le ministère de la Transition écologique.

Pour le gouvernement, «des dizaines de marques devraient adopter ce dispositif entre 2025 et 2026» . À date, elles sont encore peu nombreuses à s'être lancées. Celles qui auraient franchi le pas fabriquent généralement leurs références en Europe, comme Lagoped, ou en France, à l'instar du Slip français.

Des chaînes d'approvisionnement complexes rendent difficile le calcul du score pour les plus grandes enseignes. La méthode actuelle repose sur des données moyennes et des hypothèses par défaut. Une chemise en coton bio fabriquée en Europe peut ainsi se retrouver avec un score proche d'un t-shirt en polyester produit en Asie, faute de données plus fines. À noter que les entreprises étrangères, si elles sont volontaires, peuvent apposer cet éco-score sur les références vendues dans l'Hexagone.

Autre limite, ce calcul concerne uniquement les vêtements neufs et exclut donc la seconde main, alors même que 49% des Français apprécient consommer ces produits, selon une étude publiée en juin dernier par l'institut Viavoice pour le collectif «On passe à la seconde» . Ce, alors que 70% des répondants avaient déclaré vouloir augmenter leur part d'achats d'occasion dans les années à venir. L'éco-score exclut également les accessoires ou encore les chaussures, car il s'applique uniquement aux «produits textiles d'habillement» . Ce score pourrait toutefois peser lourd sur le secteur si les grandes enseignes s'en emparent et réalisent des annonces publicitaires comparatives avec leurs concurrents.

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