Aller au contenu principal
Fermer

Crise gouvernementale: Macron convie dans l'urgence les forces politiques à l'Elysée
information fournie par AFP 10/10/2025 à 13:18

Le président de la République Emmanuel Macron à Paris le 9 octobre 2025 ( POOL / Thomas SAMSON )

Le président de la République Emmanuel Macron à Paris le 9 octobre 2025 ( POOL / Thomas SAMSON )

Emmanuel Macron s'est résolu à descendre dans l'arène. Au pied du mur pour désigner un Premier ministre, il a convié vendredi, en urgence, à l'Élysée les principales forces politiques, appelant à "un moment de responsabilité collective", alors qu'une éventuelle reconduction de Sébastien Lecornu irrite jusque dans son camp.

Les téléphones ont bipé autour de 02H00 du matin: le président de la République a invité les chefs de parti et chefs de groupe à l'Assemblée nationale, sauf le Rassemblement national et La France insoumise, à 14H30 à l'Élysée. L'invitation, dans un court message listant les convoqués, ne donne aucun objet pour cette réunion.

Cette réunion doit être "un moment de responsabilité collective", a finalement commenté laconiquement l'Élysée plusieurs heures plus tard, semblant dramatiser ce rendez-vous et faire planer la menace d'une dissolution.

Le président n'a pas pris la parole depuis la démission fracassante de Sébastien Lecornu lundi. Une prochaine expression est cependant évoquée par ses proches.

Le chef de l'État a promis de nommer un Premier ministre d'ici "vendredi soir", après deux jours de négociations supplémentaires pour tenter d'arracher, en l'absence de toute majorité à l'Assemblée, un accord de non-censure du futur gouvernement.

Mais rien n'a filtré sur l'heure et les modalités d'une annonce.

Le scénario qui revenait le plus en force était la reconduction du Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, un fidèle du président qui a pris la lumière depuis son arrivée à Matignon.

Mais une telle nomination est déjà abondamment critiquée par les oppositions et y compris dans le camp présidentiel.

"Je ne comprendrais pas qu'il y ait une renomination d'un Premier ministre macroniste", a prévenu Agnès Pannier-Runacher, macroniste de la première heure, tandis que le chef du parti présidentiel Renaissance Gabriel Attal demandait à nouveau à Emmanuel Macron de "partager le pouvoir".

- "Fable" -

Si le nom de Jean-Louis Borloo a beaucoup circulé ces dernières heures, il semble peu probable que ce soit le choix final du président.

L'ancien ministre Jean-Louis Borloo prononce un discours à Aussonne, en Haute-Garonne, le 9 octobre 2025 ( AFP / Lionel BONAVENTURE )

L'ancien ministre Jean-Louis Borloo prononce un discours à Aussonne, en Haute-Garonne, le 9 octobre 2025 ( AFP / Lionel BONAVENTURE )

Au bal des paris, d'autres noms continuaient aussi à être cités, de l'ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve au premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, lui aussi issu du PS.

Avec un double défi pour le chef de l'État: repousser le plus tard possible la menace d'une censure et a fortiori d'une dissolution.

En revanche, le scénario d'un Premier ministre de gauche s'éloignait, malgré l'appel à nouveau jeudi soir des chefs de partis socialiste, communiste et écologiste, à "entendre le pays". "La fable d'un Premier ministre de gauche n'a aucune réalité aujourd'hui", a moqué vendredi Manuel Bompard (LFI).

La gauche hors LFI a prévu de se concerter avant de se rendre à l'Élysée.

- Projet de budget prêt -

En attendant, l'urgence est de déposer un projet de budget en début de semaine pour que le Parlement dispose bien de 70 jours pour l'examiner, comme le prévoit la Constitution.

Mais, a précisé Pierre Moscovici sur RMC-BFMTV, ce projet devra bien être celui qui a été envoyé le 2 octobre au Haut conseil des finances publiques qui l'a "déjà examiné" et a préparé son avis. Il s'agit donc du texte qui a été le détonateur de la crise actuelle avec le vote de défiance de l'Assemblée nationale qui a provoqué la chute de François Bayrou le 8 septembre.

"Qui peut imaginer qu'en 48 heures, on peut tout refaire ?", a interrogé Pierre Moscovici.

Ce projet de budget "ne sera pas parfait", avait reconnu le Premier ministre démissionnaire mercredi à l'issue de ses multiples rencontres avec les partis, et devra être débattu.

La France aura-t-elle un gouvernement dès vendredi ou à défaut ce weekend ? Les principaux ministres en place seront-ils reconduits ? Remplacés par des ministres techniques ?

Le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu à Paris, le 7 octobre 2025 ( POOL / Ludovic MARIN )

Le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu à Paris, le 7 octobre 2025 ( POOL / Ludovic MARIN )

Le Premier ministre démissionnaire souhaite que la future équipe gouvernementale soit "complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027", des ambitions qu'il n'a lui-même jamais manifestées.

Le président des Républicains, Bruno Retailleau, qui a précipité la chute du gouvernement Lecornu, a indiqué vendredi qu'il ne resterait pas au ministère de l'Intérieur. La veille, il était déjà monté au créneau, refusant la nomination d'un Premier ministre "de gauche" ou "macroniste".

Emmanuel Macron est aussi très attendu sur une éventuelle suspension de la très controversée réforme des retraites de 2023, préalable posé par les socialistes pour un accord de non-censure.

Valeurs associées

34,900 EUR XETRA +0,29%

14 commentaires

  • 12:52

    Pour mieux les tondre sans qu'ils s'en rendent compte . En cas de guerre c'est la même équipe qui gère ? Vite aux abris


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

Pages les plus populaires