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Zelensky et l'UE saluent le virage américain sur les sanctions contre Moscou
information fournie par AFP 23/10/2025 à 16:09

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky fait une déclaration à la presse à son arrivée pour le sommet des dirigeants de l'UE, le 23 octobre 2025 à Bruxelles ( AFP / NICOLAS TUCAT )

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky fait une déclaration à la presse à son arrivée pour le sommet des dirigeants de l'UE, le 23 octobre 2025 à Bruxelles ( AFP / NICOLAS TUCAT )

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et les dirigeants européens ont salué jeudi à Bruxelles la décision des Etats-Unis, exaspérés par l'attitude de Vladimir Poutine, de prendre à leur tour des sanctions contre Moscou.

"C'est un message fort et nécessaire indiquant que l'agression (russe contre l'Ukraine) ne restera pas sans réponse", a-t-il affirmé sur X. "C'est très important", a-t-il ajouté devant la presse, à son arrivée au sommet des dirigeants de l'UE, quelques heures après l'annonce des deux côtés de l'Atlantique de lourdes sanctions ciblant les hydrocarbures russes.

"Nous sommes aussi très heureux des signaux que nous recevons des Etats-Unis", a souligné en écho la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas. "Notre alignement sur ce sujet est un signal important".

La veille, le président américain Donald Trump avait manifesté son impatience envers son homologue russe Vladimir Poutine et annoncé des sanctions qualifiées "d'énormes" contre le secteur pétrolier russe.

Le locataire de la Maison Blanche, qui s'est refusé pendant de longs mois à décider de ces sanctions, a estimé que ses conversations avec le président russe n'allaient "nulle part", au lendemain du report sine die d'une rencontre entre eux envisagée à Budapest.

"A chaque fois que je parle avec Vladimir, nous avons de bonnes conversations mais ensuite elles ne vont nulle part", a-t-il affirmé.

Les sanctions impliquent un gel de tous les actifs de Rosneft et Lukoil aux États-Unis ainsi qu'une interdiction à toutes les entreprises américaines de faire des affaires avec les deux géants pétroliers russes.

Les cours du brut ont accéléré leur hausse jeudi, à plus de 5%, propulsés par ces annonces, susceptibles de limiter l'offre sur le marché pétrolier.

Le logo du géant pétrolier russe Lukoil à Saint-Pétersbourg, le 19 juin 2025 ( AFP / Olga MALTSEVA )

Le logo du géant pétrolier russe Lukoil à Saint-Pétersbourg, le 19 juin 2025 ( AFP / Olga MALTSEVA )

La Russie a dénoncé des sanctions américaines "contre-productives" dont "le résultat sera négatif pour la stabilité de l'économie mondiale", tout en se disant "immunisée". La Chine a exprimé son opposition à ces mesures.

Les Européens ont également ciblé le secteur pétrolier russe en annonçant mercredi soir un nouveau train de mesures contre Moscou, le 19e depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.

Il prévoit notamment un arrêt total des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe d'ici fin 2026 et des mesures supplémentaires contre la flotte fantôme de pétroliers que Moscou utilise pour contourner les sanctions occidentales.

Quelque 117 nouveaux navires de la flotte fantôme russe ont été ciblés, portant à 558 le nombre total de navires sanctionnés par les Européens.

Le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le 22 octobre 2025 à Washington ( AFP / Jim WATSON )

Le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, le 22 octobre 2025 à Washington ( AFP / Jim WATSON )

Cette pression collective accrue sur Moscou est à même de "changer les calculs" de Vladimir Poutine et de "l'amener à la table des négociations" en vue d'un cessez-le-feu, a estimé le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, reçu mercredi à la Maison Blanche.

"J'en suis absolument convaincu, ce ne sera peut-être pas aujourd'hui ni demain, mais nous y arriverons", a-t-il dit.

- Inquiétudes belges -

Les Européens entendent de leur côté ne pas relâcher la pression mais aussi ancrer leur soutien dans la durée. Ils comptent pour ce faire prêter 140 milliards d'euros à l'Ukraine en utilisant les avoirs de la banque centrale russe immobilisés dans l'UE.

Le Premier ministre Bart De Wever arrive pour le sommet des dirigeants de l'UE à Bruxelles, le 23 octobre 2025 ( AFP / NICOLAS TUCAT )

Le Premier ministre Bart De Wever arrive pour le sommet des dirigeants de l'UE à Bruxelles, le 23 octobre 2025 ( AFP / NICOLAS TUCAT )

Cette opération totalement inédite n'est pas sans risque, particulièrement pour la Belgique où se trouve l'essentiel de ces avoirs russes en Europe, soit quelque 210 milliards d'euros.

Son Premier ministre Bart De Wever a menacé jeudi de bloquer tout le processus s'il n'obtenait pas satisfaction sur les conditions qu'il a posées.

"Je veux une mutualisation complète du risque", a-t-il déclaré dès son arrivée au sommet, soulignant qu'en cas de problème, "les conséquences ne peuvent pas être uniquement pour la Belgique".

Il exige que cette mobilisation des avoirs soit également mise en oeuvre dans les autres pays alliés de Kiev.

Un bâtiment endommagé par une frappe aérienne russe à Kiev, le 23 octobre 2025 en Ukraine ( AFP / Andrew Kravchenko )

Un bâtiment endommagé par une frappe aérienne russe à Kiev, le 23 octobre 2025 en Ukraine ( AFP / Andrew Kravchenko )

"Nous savons qu'il y a de vastes sommes d'argent russe dans d'autres pays qui ont toujours gardé le silence à ce sujet", a-t-il relevé.

"Je partage ses préoccupations, mais il souhaite aboutir à une solution commune, et par conséquent, je pense que nous ferons des progrès aujourd'hui (jeudi)", a affirmé de son côté le chancelier allemand Friedrich Merz.

Ces annonces n'ont pas empêché la Russie de continuer à bombarder l'Ukraine.

Des frappes russes dans la nuit et tôt jeudi matin ont causé la mort d'un secouriste, perturbé le trafic ferroviaire et endommagé une synagogue, ont annoncé les autorités ukrainiennes.

Deux journalistes ukrainiens de la chaîne Freedom TV ont été tués jeudi par un drone russe à Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, a appris l'AFP auprès de leur média.

12 commentaires

  • 16:42

    Paspii nous déverse un concentré de diarrhée verbale populiste : faut placer "élites", "haute finance*, "UE", "mondialiste" et "wokisme " dans la même phrase. Le "bon français" étant celui qui a ni argent ni le BAC qui supporte l'équipe de foot de son village, et qui traite ses congénères d'homo si ils finissent par leur verre au bar PMU du coin


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