"La France envoie de l'argent et des armes qui tuent des innocents", ont dit les manifestants, dont certains estimait que le Hamas n'était "pas un mouvement terroriste.

Emmanuel Macron à Montréal, au Canada, le 26 septembre 2024. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
Emmanuel Macron a été vivement interpellé jeudi 26 septembre à Montréal, au Canada, par des manifestants propalestiniens l'accusant d'avoir "du sang sur les mains".
"Shame on you !", "Shame on you !" (Honte à vous): les accusations, proférées par une dizaine de personnes, ont fusé alors que le chef de l'État sortait d'une conférence de presse avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau. À l'issue d'un échange avec le public qui l'attendait sur les trottoirs, Emmanuel Macron est alors allé à la rencontre des manifestants propalestiniens dans une mêlée de journalistes et d'agents de sécurité.
"C'est un génocide" qui est commis à Gaza, "vous pouvez l'arrêter", "vous offrez une couverture diplomatique" à l'État d'Israël, ont enchaîné deux d'entre eux, dont une jeune femme palestinienne qui a expliqué avoir perdu sa fille à Gaza. "La France envoie de l'argent et des armes qui tuent des innocents" , "nous voulons des actes", "vous pouvez mettre la pression sur Israël", ont-ils martelé.
Le président s'est attaché à répondre point par point, en anglais, aux accusations sans réussir à inverser le cours de la discussion. "Soyons clairs, nous ne vendons pas d'armes, nous demandons un cessez-le-feu, nous sommes allés au Conseil de sécurité pour cela", a-t-il argumenté.
"Stopper les groupes terroristes"
"En parallèle, nous devons travailler tous ensemble et décider ce que nous allons faire pour engager tous les pays de la région à stopper les groupes terroristes", a-t-il ajouté. La manifestante la plus virulente a alors répliqué que le mouvement islamiste palestinien Hamas n'était "pas un groupe terroriste mais de résistance".
"Non, ce que vous dites est inacceptable. Ils ont tué des centaines de personnes", a répliqué Emmanuel Macron en référence à l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre contre Israël. Exaspérée, la jeune femme a fini par lâcher: "Si vous êtes au pouvoir et ne pouvez rien changer, vous devez démissionner !" .
Emmanuel Macron a ensuite rejoint le Premier ministre du Québec François Legault quelques mètres plus loin dans un musée du Vieux port de Montréal.
"Je suis allé leur parler parce qu'il y a une vraie émotion dans toutes nos sociétés. On le voit bien sur à Gaza, les images qu'il y a, le drame qui s'y joue", a-t-il dit devant des journalistes. "Je comprends, je respecte cette émotion (...) À côté de cette émotion, il peut y avoir beaucoup de confusion", a-t-il ajouté, en déplorant des "propos inacceptables à l'instant sur ce sujet". "Je ne peux pas laisser dire tout et n'importe quoi non plus", a-t-il insisté.
A la dernière étape de sa visite au Canada, devant la communauté française de Montréal, une cinquantaine de manifestants l'attendaient encore en scandant, cette fois en français, "Honte à vous", "Solidarité avec la Palestine", "Macron démission" .
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