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"Une invasion": face au surtourisme, Paris veut moins de cars
information fournie par AFP 27/08/2025 à 08:48

Un car de touristes à Paris, le 13 août 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )

Un car de touristes à Paris, le 13 août 2025 ( AFP / Bertrand GUAY )

Au pied de la butte Montmartre à Paris, des dizaines d'autocars déposent et collectent leurs flots de touristes, stationnant en double file ou tournant sur le boulevard. "Une invasion" selon Julie Meynard, riveraine, et des nuisances qui alarment la mairie.

A proximité de cette habitante du quartier du nord de Paris depuis dix ans, un car stationne sur un passage piéton, bloquant l'accès à sa rue. "Une illustration parfaite de ce qui arrive tout le temps", soupire la coach en entreprise qui a lancé en 2023 une pétition sur la plateforme change.org pour essayer de faire bouger les pouvoirs publics sur ce qu'elle considère comme une conséquence du "surtourisme".

"Il y a une pollution aussi atmosphérique, mais surtout une pollution visuelle et une difficulté pour circuler ensemble et cohabiter", résume-t-elle.

Cet été, tandis que la capitale a retrouvé son niveau de fréquentation touristique pré-pandémie, la mairie de Paris a justement commencé à pointer une "surconcentration" de celle-ci dans certains quartiers: Montmartre, les abords de la tour Eiffel, ceux du Panthéon dans le Quartier latin, les Champs-Elysées...

Des touristes montent vers la basilique du Sacré-Coeur à Montmartre, le 13 août 2025 à Paris ( AFP / Bertrand GUAY )

Des touristes montent vers la basilique du Sacré-Coeur à Montmartre, le 13 août 2025 à Paris ( AFP / Bertrand GUAY )

"Il faut qu'on stabilise le nombre de touristes à Paris, il faut qu'on régule", estime Frédéric Hocquard, adjoint à la maire de Paris en charge du tourisme et de la vie nocturne. Le Grand Paris, qui regroupe la capitale et sa petite couronne, a compté 36,3 millions de visiteurs en 2024.

Dans la cible de la mairie: les autocars. "Entre 500 et 600 bus de tours opérateurs" en moyenne accèdent chaque jour à la capitale, occasionnant "une suractivité et une suroccupation de l'espace", alerte l'élu, qui souhaite à terme "exclure les cars de tourisme" de la ville.

- Amende de 135 euros -

Ces autocars, dont 95% circulaient au diesel au 1er janvier 2024 selon les autorités, sont loués par des agences de voyage pour des tours de quelques jours à travers la capitale.

Pour Mert Oz, guide touristique turc qui s'exprime auprès de son car garé au pied de la butte Montmartre, impossible d'utiliser les transports en commun. "C'est pas facile de voyager avec le métro parce que nous sommes 40 (...), je peux oublier certaines personnes", relève-t-il.

Des touristes au pied de la basilique du Sacré-Coeur à Montmartre, le 5 août 2025 à Paris ( AFP / Dimitar DILKOFF )

Des touristes au pied de la basilique du Sacré-Coeur à Montmartre, le 5 août 2025 à Paris ( AFP / Dimitar DILKOFF )

"Seule, je ne sais pas comment voyager dans cette ville", affirme de son côté Aiden Zhang, touriste chinoise tout juste descendue de son car un peu plus loin, tandis qu'un de ses compatriotes montre des photos de Notre-Dame, l'étape précédente de leur parcours express de deux jours.

Cette forme de tourisme dans la ville-lumière est fermement défendue par les autocaristes. "Il ne faut pas du tout stigmatiser ce mode de transport qui est très développé à l'étranger, et qui ferait un manque à gagner très important pour toute la chaîne touristique", estime Ingrid Mareschal, déléguée générale de la Fédération nationale des transports de voyageurs.

Les nuisances vécues par les riverains sont liées, selon elle, à une réduction des places de stationnement par la mairie, poussant certains cars à ne pas respecter la réglementation.

Parmi les dizaines d'autocars alignés sur le boulevard Haussmann, à proximité des grands magasins, celui de Gilberto Almeida est en warnings au bord d'une piste cyclable.

Le chauffeur de 58 ans vient d'écoper d'une amende de 135 euros pour stationnement interdit sur une voie de bus près de l'Olympia, célèbre music-hall, explique-t-il avant de s'éclipser à l'arrivée de ses passagers pressés.

"Si on met en place un flux de transport, de circulation et de stationnement vertueux, les autocars ne seront plus gênants", assure Ingrid Mareschal au nom du secteur.

Ce conflit entre autocars et mairie n'est pas récent. Au moment de l'entrée en vigueur de la zone à trafic limité du centre de Paris en novembre dernier, les autocars avaient échappé in extremis à une interdiction totale de circulation dans les quatre arrondissements concernés.

16 commentaires

  • 11:14

    3/ Mairie de Paris: pour défendre la qualité de l'air, je renforce les entraves à la circulation avec des plans de circulation infernaux
    4/ ça dure depuis des années, les commerces et magasins ferment, Paris est pollué, avec de moins en moins d'emplois
    Des idéologues incompétents à la mairie arrivent à se faire ré-élire en bricolant avec la loi PLM ..
    Bonne nouvelle: ça se termine en 2026 avec des élections ..


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