Aller au contenu principal
Fermer

Conférence Travail et Retraites: le Medef claque la porte, la CFDT veut y croire
information fournie par AFP 04/11/2025 à 17:47

Le lancement mardi de la conférence sociale Travail et Retraites a été marqué par le départ de la première organisation patronale, le Medef, et l'accueil positif de la CFDT, satisfaite que le débat sur les pensions soit enfin lié à celui sur le travail et l'emploi.

Cette conférence qui réunit syndicats, patronat et gouvernement, voulue par le Premier ministre après l'annonce de la suspension de la réforme des retraites de 2023, "est un lieu de débat et pas de négociation", a expliqué le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou, qui a reçu avec son homologue de la Fonction publique David Amiel toutes les organisations à l'exception de la CGT, absente pour une incompatibilité d'agenda.

Il s'agit pour M. Farandou d'"une démarche de dialogue social qu'on souhaite mettre à côté du débat politique", qui se terminera vers la fin de l'été 2026, "pas très loin du début de la campagne pour l'élection présidentielle".

"Les écuries présidentielles, si elles le souhaitent, auront un matériau sur un sujet central pour le pays dont elles pourront s'emparer", selon le ministre qui veut également davantage que par le passé lier les sujets travail et retraites.

Face à l'impopularité du relèvement programmé de l'âge de départ à 64 ans, il s'est interrogé: "Ces deux ans de travail, qu'est-ce qu'il y a derrière qui font qu'ils apparaissent aussi compliqués à accepter pour les salariés ?"

Le ministre délégué à la Fonction publique David Amiel à Paris avant la conférence Travail et Retraites, le 4 novembre 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

Le ministre délégué à la Fonction publique David Amiel à Paris avant la conférence Travail et Retraites, le 4 novembre 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

Les débats se dérouleront au Conseil économique, social et environnemental (Cese) en présence des partenaires sociaux et d'experts, avec une première session plénière avant la fin de l'année suivie de trois ateliers qui se tiendront tous les mois ou mois et demi. Les retraites du privé et celles du public seront abordées séparément.

Les débats seront coordonnés par Jean-Denis Combrexelle, conseiller d'Etat honoraire et auteur d'un rapport en 2015 sur l'importance de la négociation collective dans les entreprises. Il sera assisté de deux garants, Pierre Ferracci, fondateur d'un cabinet de conseil en relations sociales et Anne-Marie Couderc, ministre chargée de l'Emploi de 1995 à 1997.

- "Revivre le conclave" -

"Le Medef a signifié qu'il ne participerait pas" à cette nouvelle conférence, a fait savoir l'organisation à l'AFP à l'issue de la réunion mardi, précisant que "c'est une décision unanime de (ses) instances".

"Il y a un agenda social autonome qui a été défini par les partenaires sociaux" et "dans ce cadre, on souhaite traiter de sujets comme le financement de la protection sociale ou du modèle productif", a poursuivi l'organisation, estimant que cet agenda "n'est pas indexé sur des échéances politiques".

En outre, "le débat budgétaire qui conduit à augmenter très fortement les prélèvements sur les entreprises n'est pas de nature à installer la confiance", juge le Medef.

"J'ai l'impression de revivre le conclave où on a eu pendant des mois le Medef qui ne participait pas, qui ne voulait pas échanger, qui ne voulait pas être là", a commenté la représentante du syndicat des cadres CFE-CGC, Christelle Thieffinne.

La secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon à Paris avant la conférence Travail et Retraites, le 4 novembre 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

La secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon à Paris avant la conférence Travail et Retraites, le 4 novembre 2025 ( AFP / Thibaud MORITZ )

"Ce n'est pas une surprise, ça fait des années que le Medef n'a rien à dire sur les questions de travail mais je trouve ça incompréhensible (...) dans une période de crise", a jugé la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon.

"La CFDT utilisera cet espace pour faire valoir les attentes et les engagements qui ont pu être pris précédemment", a-t-elle ajouté, estimant que la conférence va permettre de "remettre le sujet du travail, de l'emploi et des retraites dans le bon sens".

"J'espère que la suspension sera actée dans le cadre du PLFSS, c'est extrêmement important, justement pour que nos discussions puissent se dérouler et qu'ensuite on fasse des propositions", a poursuivi la cheffe de file du premier syndicat.

Absente mardi, la CGT a prévenu qu'elle refusera de "tenir les chandelles entre celles et ceux qui veulent un système à points (prôné par la CFDT) et ceux qui veulent la capitalisation", notamment au sein des organisations patronales, a prévenu sa cheffe de file Sophie Binet.

"C'est sûr qu'on n'ira pas discuter de régime de capitalisation ou d'un régime de retraite à points", a également dit à la sortie de la réunion la numéro deux de FO, Patricia Drevon.

3 commentaires

  • 19:55

    Ca s'appelle le dialogue, et forcément c'est constructif, (jusqu'à la benne).


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

Pages les plus populaires