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Un gouvernement Lecornu déjà en sursis, avec Lescure et Le Maire comme rares nouveautés
information fournie par AFP 05/10/2025 à 23:28

le secrétaire général de l'Elysée, Emmanuel Moulin  annonce le nouveau gouvernement le 5 octobre 2025 à l'Elysée ( POOL / Christophe PETIT TESSON )

le secrétaire général de l'Elysée, Emmanuel Moulin annonce le nouveau gouvernement le 5 octobre 2025 à l'Elysée ( POOL / Christophe PETIT TESSON )

Des reconductions en pagaille et, comme rares nouveautés, le macroniste Roland Lescure à Bercy et le retour surprise de Bruno Le Maire aux Armées: le gouvernement de Sébastien Lecornu, dévoilé dimanche, semble déjà en sursis face à la fronde des opposants mais aussi des Républicains.

Depuis l'Elysée, peu avant 20H00, le secrétaire général de la présidence Emmanuel Moulin a dévoilé 18 noms, la plupart connus, avec la reconduction de 12 ministres de la précédente équipe de François Bayrou, pourtant renversée il y a moins d'un mois par l'Assemblée nationale.

Bruno Retailleau à l'Intérieur, Gérald Darmanin à la Justice, Elisabeth Borne à l'Education nationale, Manuel Valls aux Outre-mer, Catherine Vautrin au Travail et à la Santé, Annie Genevard à l'Agriculture, Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères, Rachida Dati à la Culture, Agnès Pannier-Runacher à la Transition écologique... Sébastien Lecornu aura donc multiplié les consultations pendant plus de trois semaines pour atterrir sur un organigramme similaire à celui de son prédécesseur.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu dans la cour de l'hôtel Matignon le 3 octobre 2025 ( POOL / ALAIN JOCARD )

Le Premier ministre Sébastien Lecornu dans la cour de l'hôtel Matignon le 3 octobre 2025 ( POOL / ALAIN JOCARD )

Un premier Conseil des ministres est convoqué lundi à 16H00 autour d'Emmanuel Macron, a annoncé l'Elysée.

La liste sera "complétée par des ministres délégués après les déclarations de politique générale" du Premier ministre prévue mardi à l'Assemblée et mercredi au Sénat", a indiqué son entourage. "Il restera très resserré", a-t-on ajouté, sans doute autour de 25 membres.

- La surprise Le Maire -

Sébastien Lecornu se sait attendu de pied ferme à l'Assemblée mardi, par des opposants prêts à censurer ce gouvernement très minoritaire. La gauche comme le Rassemblement national, qui ne cessent d'appeler à la "rupture", ont accueilli fraîchement cette vague de reconductions ministérielles.

Roland Lescure, alors ministre de l'Industrie, le 12 février 2024 à Marcoussis, près de Paris ( AFP / Bertrand GUAY )

Roland Lescure, alors ministre de l'Industrie, le 12 février 2024 à Marcoussis, près de Paris ( AFP / Bertrand GUAY )

Alors que le Premier ministre négocie en premier lieu avec les socialistes pour s'éviter une censure immédiate et tenter de passer ensuite le cap du budget, les premières réactions étaient très négatives.

"Ils se font renverser mais restent en poste", a protesté le chef des députés du PS Boris Vallaud, dénonçant l'"obstination" des macronistes qui "plonge chaque jour un peu plus le pays dans le chaos".

Alors que La France insoumise a déjà promis la censure pour les prochains jours, son leader Jean-Luc Mélenchon a ironisé sur "un cortège de revenants à 80% de LR et anciens LR embauchés pour continuer une politique qui a provoqué tant de souffrance populaire".

Tandis que le président du Rassemblement national Jordan Bardella a renouvelé ses menaces de "censure", la leader du parti d'extrême droite, Marine Le Pen, a raillé le retour "pathétique" de "l'homme qui a mis la France en faillite".

Les principales critiques se sont en effet concentrées sur la grosse surprise du soir: le nouveau ministre des Armées, Bruno Le Maire, ex-locataire de Bercy et mentor politique de Sébastien Lecornu. Il est aussi une des cibles préférées des oppositions qui lui attribuent la responsabilité d'une partie du dérapage budgétaire.

Bruno Le Maire, alors ministre de l'Economie, à la sortie du Conseil des ministres à l'Elysée, le 15 mai 2024 à Paris ( AFP / Geoffroy VAN DER HASSELT )

Bruno Le Maire, alors ministre de l'Economie, à la sortie du Conseil des ministres à l'Elysée, le 15 mai 2024 à Paris ( AFP / Geoffroy VAN DER HASSELT )

L'autre nouveauté est à trouver du côté du ministère de l'Economie, où Eric Lombard laisse sa place au député Renaissance Roland Lescure, étiqueté aile gauche de la macronie. A ses côtés, la macroniste Amélie de Montchalin reste aux Comptes publics, promue en tant que ministre de plein exercice dans un Bercy divisé en deux: elle sera en première ligne pour l'âpre discussion budgétaire de l'automne au Parlement.

- Le MoDem et Horizons participent -

Ces annonces devaient mettre fin à un long week-end de négociations, de réunions et de coups de pression venus de toutes part dans la coalition gouvernementale.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à l'hôtel Matignon, le 2 septembre 2025 à Paris ( AFP / Thomas SAMSON )

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à l'hôtel Matignon, le 2 septembre 2025 à Paris ( AFP / Thomas SAMSON )

Mais alors que le parti Les Républicains, après de longues tergiversations, avait opté pour une "participation exigeante" au gouvernement, son chef Bruno Retailleau s'est insurgé publiquement contre sa composition qui "ne reflète pas la rupture promise". Il a convoqué le comité stratégique de LR pour lundi matin, jetant le doute sur un retrait d'un gouvernement alors mort-né.

De quoi faire soupirer le patron de Renaissance Gabriel Attal qui a dénoncé le "spectacle affigeant" donné par "l'ensemble" de la classe politique.

Dans la nuit de samedi à dimanche, pour tenter de les rassurer, Sébastien Lecornu avait pourtant adressé une "feuille de route gouvernementale" aux dirigeants des partis susceptibles de le soutenir (Renaissance, MoDem, Horizons, LR, UDI).

Le Premier ministre y déclinait ses priorités - sans grand degré de détail ni calendrier législatif précis -, appelant son socle à "s'unir" et se "rassembler" malgré les "différences".

Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, à la sortie de l'Elysée, le 27 août 2025 à paris ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, à la sortie de l'Elysée, le 27 août 2025 à paris ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Après avoir haussé le ton samedi, le MoDem semble être rentré dans le rang: deux ministres de sa formation - Jean-Noël Barrot au Quai d'Orsay et Marina Ferrari aux Sports - figurent dans l'équipe annoncée dimanche.

Le parti Horizons d'Edouard Philippe fait lui entrer Naïma Moutchou à la Fonction publique. Quant aux centristes de l'UDI ils ne comptent plus personne à ce stade et considèrent avoir repris leur "entière liberté".

24 commentaires

  • 22:35

    Cela va finir par imploser ce nouveau gouvernement.


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